Séisme en Turquie et en Syrie : ce que l’on sait du tremblement de terre qui a fait au moins 1200 morts


Un violent séisme a eu lieu dans le sud-est de la Turquie dans la nuit de dimanche à ce lundi. Les victimes se comptent par centaines, qu’il s’agisse des morts ou des blessés. Le Parisien fait le point sur la situation.

Où la secousse s’est-elle produite ?

A 4h17, soit 2h17 heure de Paris, un tremblement de terre s’est déclenché dans le district de Pazarcik, au nord de Gaziantep. D’après l’USGS (Institut d’études géologiques des États-Unis), la magnitude était de 7,8. La profondeur de la secousse était de près de 18 km, ce qui est assez proche de la surface. La puissance particulièrement forte et la profondeur relativement faible sont deux facteurs propices à un lourd bilan.

La zone concernée se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière syrienne. La secousse a également été fortement ressentie dans ce pays mais également au Liban et à Chypre.

USGS
USGS

Une cinquantaine de répliques ont déjà été enregistrées en Turquie. Le gouverneur de la province de Gaziantep a appelé les habitants à se rassembler dehors malgré le froid, tandis que le chef du Diyanet, l’organisme public turc chargé d’encadrer le culte, a appelé les Turcs dans le besoin à trouver refuge dans les mosquées.

Quel est le bilan ?

Le bilan est très évolutif et ne cesse d’empirer. D’abord de quelques victimes, il est rapidement monté à plusieurs dizaines de morts puis plusieurs centaines. Le dernier fait état d’environ 1200 morts. 326 personnes au moins sont mortes en Syrie et 912 en Turquie. Des centaines d’autres sont blessées et recherchées dans les deux pays.

Fuat Oktay, vice-président de la Turquie, évoque l’effondrement de plus d’un millier d’immeubles. Il redoute alors une forte aggravation du nombre de victimes. 70 morts ont été dénombrés, 200 blessés et 300 immeubles effondrés à Maras, dans le centre-est du pays au cœur de l’Anatolie. A Gaziantep, proche de la frontière syrienne, le bilan s’élève à 80 morts, 600 blessés et près de 600 immeubles effondrés. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme.

Alep (Syrie), lundi. Des personnes regardent des secouristes tenter de retrouver des survivants au milieu des ruines. AFP
Alep (Syrie), lundi. Des personnes regardent des secouristes tenter de retrouver des survivants au milieu des ruines. AFP AFP or licensors

En Syrie, dans les zones contrôlées par les rebelles en guerre avec le régime de Bachar al-Assad, le bilan est d’au moins 147 morts. Des centaines de personnes y sont également blessées. Les Casques blancs, des secouristes qui interviennent dans ces zones, s’attendent à une forte hausse de ce bilan. « Des centaines de familles se trouvent sous les décombres », insistent-ils.

Des immeubles se sont effondrés près de la frontière avec la Turquie dans les zones contrôlées par les rebelles. Alep, deuxième ville du pays et située dans le Nord, Hama (centre) et Lattakié, sur la côte méditerranéenne, font partie des régions les plus touchées.

Demande d’aide et réactions internationales

« Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale », a déclaré le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu. L’Azerbaïdjan, pays frère de la Turquie, a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes, selon l’agence officielle turque Anadolu.

L’Union européenne a aussi envoyé des équipes de secouristes en Turquie, a annoncé le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic. « Nous avons activé le mécanisme de protection civile de l’Union européenne (…) Des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route », a-t-il fait savoir.

Les Etats-Unis, la France, l’Italie, Israël se sont dits prêts à faire de même. La France est « prête à apporter une aide d’urgence aux populations » en Turquie et en Syrie après le violent séisme qui a tué des centaines de personnes dans les deux pays, a déclaré Emmanuel Macron. « Des images terribles nous viennent de Turquie et de Syrie après un tremblement de terre d’une force inédite », a réagi le président français sur Twitter. « Nos pensées vont aux familles endeuillées. » Son message a également été rédigé en turc.

L’Italie a proposé à la Turquie l’aide de sa Protection civile. La Première ministre, Giorgia Meloni, « suit constamment la situation ». Son chef de la diplomatie, Antonio Tajani, a de son côté fait savoir qu’il s’est entretenu au téléphone avec Mevlut Cavusoglu pour « lui faire part du soutien de l’Italie ».

L’Allemagne enverra de l’aide, a déclaré le chancelier Olaf Scholz. « Nous suivons, bouleversés, les nouvelles. Le nombre de morts ne cesse d’augmenter. Nous pleurons avec les familles et tremblons pour les personnes ensevelies. L’Allemagne va bien entendu envoyer de l’aide », a écrit le chancelier dans un message sur Twitter.

Le président russe, Vladimir Poutine, a présenté ses condoléances et offert son aide.

Des immeubles et un château effondrés

Tant en Turquie qu’en Syrie, de très nombreux bâtiments se sont effondrés, et pas forcément sur l’instant. Cette vidéo montre ainsi le cas d’un immeuble dans la ville turque de Sanliurfa qui s’effondre plusieurs heures après la secousse.

Le château de Gaziantep a été détruit en partie. Construit au milieu du premier millénaire, il a été rénové pour l’an 2000.

Une zone très exposée

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui a causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde. Fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le Nord-Ouest, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts limités. En janvier 2020, un séisme de magnitude 6,7 a touché les provinces d’Elazig et de Malatya (Est), faisant plus de 40 morts. En octobre de la même année, un tremblement de terre de magnitude 7 en mer Égée a fait 114 morts et plus de 1000 blessés.





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