Tourisme : le cap Corse veut réinventer les locations meublées


« Chez nous, il y a des villas louées 4 000 euros la semaine. À ce rythme, on va devenir pire que Saint-Tropez ! » Ange-Pierre Vivoni est le maire de Sisco (Haute-Corse). Avec les élus de sept autres communes, il a décidé de stopper « l’airbnbisation » du cap Corse. « Nous allons refaire notre politique de logement. Les propriétaires doivent impérativement prendre conscience que le système est défaillant », reprend l’édile.

Face à l’explosion du nombre de meublés de tourisme, il est de plus en plus difficile pour les jeunes actifs corses de louer un appartement ou même une maison à l’année. Même dans leur propre village. Nonza, Brando et Rogliano sont les secteurs les plus impactés. « Pour la marine d’Erbalunga (un quartier de Brando), c’est mission impossible de trouver une petite villa. Ou alors il faut surpayer, peste Aurélie, en recherche depuis des mois. En trois semaines, l’été, les propriétaires encaissent l’équivalent d’un an de loyer. Ils ne veulent plus s’embêter, c’est de l’argent trop facile pour eux… »

« Récupérer les taxes de séjour »

Pour stopper cet engrenage spéculatif, le regroupement des huit communes du cap (dont font également partie Canari, Luri, Morsiglia, Olmeta, Pino) vient de rendre obligatoire la déclaration du « changement d’usage des logements ». Via une plate-forme numérique, les propriétaires doivent déclarer la mise en location en « meublé de tourisme ». Un numéro d’enregistrement leur sera ainsi transmis pour pouvoir publier l’annonce sur les sites spécialisés.

« Ce système nous permettra aussi de récupérer les taxes de séjour, explique Ange-Pierre Vivoni. Car, avec toutes les dérives des locations non déclarées, l’intercommunalité subissait un réel manque à gagner. »

La possibilité d’établir des quotas pour chaque village fait déjà des émules. Trois nouvelles communes du cap Corse vont adhérer au dispositif dès le mois de février. Avant, peut-être, une extension au reste de l’île…



Lien des sources