« Tout s’est effondré autour d’eux » : des lutteurs français ont frôlé la mort lors du séisme en Turquie


Ce mardi après-midi, ils seront de retour à Paris après avoir frôlé la mort. Sept lutteurs tricolores et trois encadrants, partis disputer une compétition U20, se sont retrouvés en plein cœur du séisme qui a frappé la Turquie (et la Syrie) dans la nuit de dimanche à lundi et où 5 000 personnes au moins ont laissé la vie.

« Le couperet est vraiment passé près, confie Lionel Lacaze, le président de la fédération française. C’est même incroyable. Tout s’est écroulé autour d’eux et ils s’en sont sortis sans une égratignure… » Les Bleus et les autres délégations étaient répartis sur trois hôtels de Kahramanmaraş, dans le sud-est du pays, où une magnitude de 7,7 a été enregistrée. Deux se sont effondrés au moment des premières secousses faisant notamment sept morts et vingt-cinq disparus dans l’équipe turque.

« Il est dévastateur d’entendre que les tremblements de terre ont pris la vie de tant de personnes, et nous sommes profondément attristés que sept lutteurs courageux soient parmi les nombreuses victimes, a réagi Nenad Lalovic, le président de United World Wrestling, la fédé internationale. Je prie pour les familles et la famille de la lutte envoie notre force et notre soutien aux peuples de Turquie et de Syrie en ces temps difficiles. »

Les athlètes français, eux, ont eu à peine le temps de quitter leur établissement avec leurs collègues d’Ouzbékistan et du Kosovo et joncher les gravats que celui-ci s’est effondré quelques minutes après comme un château de cartes. Un petit miracle. « Ils n’ont rien eu, mais ils ont tout vu, résume Lionel Lacaze. On a encore du mal à réaliser. »

Aurélie Aïm-Tuil, la directrice technique nationale, a passé la dernière journée à coordonner avec l’état français et la fédération turque le rapatriement de ses lutteurs et de leur staff. Le périple a commencé par une évacuation en bus jusqu’à la ville d’Adana, distante de 225 km au sud de la zone rendue sensible par le tremblement de terre.

Un trajet délicat en raison de la destruction de certaines infrastructures routières et des embouteillages d’habitants pressés de quitter une aire de désolation. À Adana, les Tricolores ont changé de véhicule pour rallier Ankara, à 500 km au nord, dans la nuit de lundi à mardi. Dans la capitale, l’équipe de France a été hébergée par la fédération turque avant de rejoindre l’aéroport et d’embarquer vers l’hexagone en milieu de matinée.

Dès son arrivée à Paris, la délégation sera prise en charge par une cellule psychologique, organisée par la FFLDA en collaboration avec les services de l’Insep. « L’équipe encadrante a très bien géré les choses sur place pour essayer de protéger les lutteurs dans un tel contexte, souffle la DTN. Mais ils étaient vraiment au cœur de la tragédie. Il va sûrement y avoir chez eux une prise de conscience au fur et à mesure. Les services compétents seront là pour les aider. »





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