Troubles musculo-squelettiques : plus de la moitié des Français sont touchés


Dos, épaules ou encore poignets… Les troubles musculo-squelettiques ont un « poids important » en France, où près de 60 % des femmes et la moitié des hommes déclarent des douleurs liées à ces TMS, selon une étude diffusée jeudi par Santé publique France.

Quelque 58 % des femmes et 51 % des hommes de 18 à 64 ans déclarent des douleurs liées aux TMS du dos ou du membre supérieur, ce qui, avec d’autres données, confirme « le poids important que représentent les TMS », observe l’agence sanitaire. Pour les seuls actifs occupés, les données sont comparables (60 % chez les femmes, 54 % chez les hommes), selon son baromètre santé 2021, une vaste enquête téléphonique par sondage aléatoire sur les comportements de santé lors des 12 mois précédents.

Première cause de maladies professionnelles

Les troubles musculo-squelettiques regroupent diverses maladies de l’appareil locomoteur (muscles, tendons, nerfs, articulations) qui se traduisent par des douleurs et une gêne, souvent quotidiennes, provoquées ou aggravées par le travail. Ils constituent la première cause de maladies professionnelles : 88 % des pathologies indemnisées par le régime général d’assurance maladie. Les TMS le plus souvent déclarés sont les lombalgies hors sciatiques au niveau du dos, les TMS de l’épaule au niveau du membre supérieur.

Pour deux troubles très fréquents, le syndrome du canal carpien et la lombalgie, les interventions chirurgicales sont restées « relativement stables » en nombre depuis 2018 (124 011 et 20 971 respectivement en 2022). De 2018 à 2022, le taux d’incidence a cependant baissé pour la hernie discale lombaire. Pour le syndrome du canal carpien, il a baissé chez les femmes et légèrement augmenté chez les hommes.

Les inégalités socio-professionnelles se confirment : la fréquence de TMS du dos et du membre supérieur est plus élevée chez les agriculteurs et les ouvriers (pour les deux sexes), les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (chez les hommes), les employés (chez les femmes). Elle est plus faible chez les cadres et professions intellectuelles supérieures.

Certains secteurs sont plus à risque : l’industrie manufacturière et la construction arrivent en tête chez les hommes, la santé humaine et l’action sociale chez les femmes. Santé publique France recommande de « cibler prioritairement » ces secteurs « pour des campagnes de prévention ». Adapter les postes, l’organisation du travail ou limiter les risques psychosociaux font partie des actions préconisées. Réduire la sédentarité est aussi conseillé.



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