VIDÉO. «On se sent orphelins» : des milliers de personnes aux funérailles des Kurdes assassinés rue d’Enghien


« Le peuple kurde vit un calvaire depuis plus de 40 ans », s’émeut Firatei, un Français d’origine kurde, en sortant de la cérémonie rendant hommage aux trois personnes assassinées en plein Paris, le 23 décembre dernier.

Enveloppés dans les drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Rojava, territoire kurde de Syrie, les cercueils des trois défunts ont été accueillis par une haie d’honneur, des larmes et des cris. « On est contrariés parce qu’on n’est pas en liberté, on n’est pas protégés », explique Lauri, une jeune femme assistant aux funérailles.

Après de nombreuses prises de parole politiques, la communauté a rendu un dernier hommage à Abdurrahman Kizil, Mir Perwer, un chanteur kurde réfugié politique, et Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France. Des milliers d’anonymes ont défilé pendant près d’une heure devant les cercueils pour y déposer une rose, sous un portrait d’Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK emprisonné en Turquie.

Pour de nombreux Kurdes, le hasard n’est pas possible dans cette affaire. Refusant de croire à la version d’un tireur isolé aux motivations racistes, ils dénoncent un acte « terroriste » et mettent en cause la Turquie. Les suspicions de la communauté sont d’autant plus vives qu’il y a dix ans presque jour pour jour, trois militantes kurdes avaient été assassinées dans le même Xe arrondissement de Paris, par un ressortissant turc soupçonné d’avoir agi pour le compte des services de renseignement d’Ankara. Ce dernier est mort d’un cancer en 2016 en détention, avant son procès.

Ces funérailles ont été suivies par une foule dense, environ 10 000 personnes sur l’intégralité de la journée, selon une source policière.



Lien des sources