Au Royaume-Uni, l’engouement des particuliers pour les « cryptos » inquiète
Au Royaume-Uni, les particuliers sont de plus en plus nombreux à détenir du bitcoin, sans toujours en mesurer les risques. C’est l’alerte lancée par la FCA (Financial Conduct Authority) qui entend mieux encadrer la publicité sur les cryptoactifs.
Le régulateur britannique a publié jeudi de nouvelles règles contraignant les opérateurs à mieux informer les investisseurs sur les risques encourus et à s’assurer que leur publicité sur ces produits n’est pas trompeuse. Il sera également interdit sur les plateformes de « parrainer un ami » pour inciter à l’achat.
« Décision hâtive »
« Les recherches montrent que beaucoup de gens regrettent d’avoir pris une décision hâtive, réagit dans un communiqué Sheldon Mills, directeur en charge des consommateurs et de la concurrence à la FCA. Nos règles leur donneront le temps et les mises en garde sur les risques nécessaires pour faire un choix informé. »
Malgré le krach qu’a connu le marché des cryptos, les particuliers sont de plus en plus nombreux à investir. Selon les recherches de la FCA, 9 % des adultes, soit 4,97 millions de personnes, possédaient des cryptoactifs en août 2022, au moment où le bitcoin avait déjà commencé à s’effondrer. Le nombre d’investisseurs a plus que doublé en l’espace d’un an, signe d’un intérêt croissant des particuliers.
Mais tous ne comprennent pas bien le produit. Dans le sondage de la FCA, 8 % des détenteurs ont acheté des cryptos sans même savoir ce que c’était. Autre motif d’inquiétude : 6 % se sont endettés pour investir.
Un certain nombre d’entre eux (18 %) reconnaissent que leur achat a été influencé par des publicités attractives. Les plus jeunes en entendent souvent parler par les réseaux sociaux : c’est le cas pour 44 % des 18-24 ans.
Mettre fin au « Far West »
D’où la volonté de la FCA de mettre de l’ordre dans ce « Far West », en appliquant dès le mois d’octobre cette nouvelle réglementation sur la publicité dans les cryptoactifs.
Le régulateur n’est pas le seul à s’inquiéter de voir les particuliers investir dans des actifs aussi risqués. A la Chambre des Communes, la commission des finances a récemment préconisé de réguler les « cryptos » comme l’industrie du jeu, et non comme un produit financier, s’inquiétant du caractère addictif de ces investissements.
