Bed, Bath & Beyond : fin de partie pour l’un des premiers « meme stocks »


Clap de fin pour Bed, Bath and Beyond. Sa dernière séance à Wall Street a eu lieu le 2 mai. Dans la foulée de son placement en faillite fin avril, le distributeur d’articles de maison a été radié de la cote par le Nasdaq. Depuis, ses titres s’échangent uniquement de gré à gré. C’est la fin d’un parcours boursier de 30 ans, qui a vu le groupe dépasser les 17 milliards de dollars de valorisation, avant de sombrer sous les 50 millions.

Il s’agit du plus important « meme stock » à mordre la poussière. Bed, Bath and Beyond (BBBY) avait fait partie de cette poignée de valeurs portées aux nues par une armée de boursicoteurs début 2021. Un second souffle boursier qui n’a pas suffi à sauver le groupe de la faillite.

Concurrence de l’e-commerce

Les particuliers n’avaient pas jeté leur dévolu sur Bed, Bath and Beyond par hasard. L’aspect nostalgie a joué à plein. Le distributeur s’était construit une solide réputation auprès des consommateurs américains, conquis par ses produits de grandes marques vendus à bon prix. Son expansion s’est accélérée dans les années 2000, jusqu’à compter plus de 1.500 magasins en 2019, dans chacun des 50 Etats américains et au Canada. Pour bon nombre d’Américains, il s’agissait d’une étape obligée avant de rejoindre leur campus universitaire, où ils pouvaient se fournir en draps, en serviettes, en valises ou encore en machines à café.

La concurrence de l’e-commerce, en particulier du rouleau compresseur Amazon, fragilisait toutefois déjà son modèle économique. D’un pic de 80 dollars en 2014, son cours a sombré sous les 8 dollars à la fin 2019. Le choc de la pandémie du Covid et de ses confinements, conjuguée à une réorientation stratégique ratée, a accentué les pertes du groupe. Mais au lieu de continuer à chuter, son cours s’est redressé, quasiment à la verticale, passant de moins de 18 dollars début 2021 à plus de 52 dollars fin janvier de la même année.

De la star des ménagères à l’icône des boursicoteurs

D’une marque un peu datée, principalement connue par les ménagères, Bed, Bath and Beyond, est devenu en quelques jours l’une des icônes des boursicoteurs américains. Tout comme GameStop ou encore AMC, l’évolution du cours de BBBY obnubilait des centaines de particuliers sur les forums Reddit du type WallStreetBets . Mais contrairement à GameStop, qui a su attirer de nouveaux clients grâce à sa nouvelle notoriété, ou AMC, qui a surfé sur la vague des « meme stocks » pour se financer à bon compte, Bed, Bath and Beyond n’a pas su tirer avantage de son nouveau statut.

Les particuliers sont certes revenus à la charge à plusieurs reprises, mais sans parvenir à relancer durablement le titre en Bourse. Même les membres du forum WallStreetBets ont depuis longtemps abandonné la partie. Quelques messages aigres-doux ont bien été publiés à l’occasion de sa radiation de la cote américaine, mais les priorités des boursicoteurs américains ont bien changé en un peu plus de deux ans.

Sur les forums, les « meme stocks » ne font plus vraiment recette. Les particuliers s’inquiètent surtout aujourd’hui des faillites bancaires et de la remontée des taux.



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