Biden espère encore un accord


A neuf jours de la date butoir, le président américain est toujours engagé dans un bras de fer avec les républicains. L’enjeu est de taille pour l’économie américaine.






Par H.R avec AFP


Biden negocie un accord avec le president de la Chambre des Representants, le republicain Kevin McCarthy
Biden négocie un accord avec le président de la Chambre des Représentants, le républicain Kévin McCarthy
© DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

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Le président américain va-t-il enfin obtenir l’accord tant attendu ? Washington a poursuivi les négociations ce vendredi 26 mai pour tenter d’échapper au défaut de paiement. Ce couperet pourrait tomber le 5 juin prochain au lieu du 1er, grâce au cours délai obtenu par le chef de l’État. Biden a annoncé se sentir « optimiste » avant de déclarer espérer savoir « d’ici ce soir si (ils seront) en mesure de conclure un accord ».

« Nous sommes plus proches (d’un accord) mais ce n’est pas encore fait », avait confié plus tôt une source proche des discussions, sceptique quant à la possibilité d’une annonce dès vendredi. Le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, principal protagoniste républicain de ce feuilleton politico-financier, avait noté des progrès.

Mais « rien n’est acquis tant que tout n’a pas fait l’objet d’un accord », avait-il ajouté, histoire de maintenir la pression sur le président. De la pression, il n’en manque pas dans cette affaire difficile à comprendre hors des Etats-Unis et plus généralement hors de la bulle de Washington. Un des principaux points d’achoppement porte sur la demande des républicains qui exigent que les bénéficiaires de prestations, telles que l’aide alimentaire, travaillent en échange de leur obtention.

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Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a affirmé que les républicains sont prêts à mettre en péril « plus de huit millions d’emplois s’ils ne parviennent pas à enlever le pain de la bouche d’Américains qui ont faim ». La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d’honorer ses engagements financiers a cependant été affinée, désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit.

En « otage »

« Sur la base des données les plus récentes disponibles, nous estimons maintenant que le Trésor ne disposera pas de ressources suffisantes pour satisfaire aux obligations du gouvernement si le Congrès n’a pas relevé ou suspendu le plafond de la dette d’ici au 5 juin », a détaillé vendredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, dans une lettre aux élus du Congrès. Plus de 130 milliards de dollars de paiements en retraites, santé et pour les anciens combattants notamment, sont prévus au cours des deux premiers jours de juin, ce qui « laissera le Trésor avec un niveau de ressources extrêmement bas » a-t-elle précisé.

L’enjeu est d’amener le Congrès – la Chambre républicaine et le Sénat démocrate – à voter rapidement pour relever le plafond d’endettement public, sans quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement, une situation inédite aux implications économiques, financières et sociales potentiellement catastrophiques. Cette manoeuvre parlementaire a longtemps été une formalité pour les deux partis. Mais cette fois les républicains exigent, en échange de leur feu vert, une réduction des dépenses publiques. Officiellement, Joe Biden refuse de négocier, estimant être retenu en « otage ».

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En réalité, les conseillers des deux camps discutent non-stop depuis des jours et, selon plusieurs médias américains, se sont déjà entendus sur quelques grandes lignes. L’accord gèlerait certaines dépenses mais sans toucher aux budgets consacrés à la défense et aux anciens combattants, rapportent par exemple le New York Times et le Washington Post. Il permettrait de repousser pour deux ans, jusqu’après la prochaine élection présidentielle, le risque d’un défaut de paiement.




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