Bruno Retailleau évoque une « submersion » de migrants
Le sénateur Les Républicains affirme ce mardi que l’avenir de l’Europe se joue sur l’île italienne, où 8 500 migrants sont récemment arrivés en trois jours.
Par Nathan Joubioux pour Le Point
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Il y a une « forme de submersion [de migrants] au sens propre » du terme. Sur l’antenne de France Inter, ce mardi 19 septembre, Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains, a condamné l’arrivée à Lampedusa de 8 500 migrants entre lundi et mercredi derniers, soit 2 500 de plus que le nombre d’habitants de cette petite île italienne.
Avant lui, Marine Le Pen, présidence du groupe RN à l’Assemblée nationale, et Éric Ciotti, président des Républicains, ont utilisé ce même terme pour décrire la situation. « C’est un qualificatif que l’on doit pouvoir employer au vu des proportions », a-t-il confirmé, refusant de faire le parallèle avec l’arrivée d’Ukrainiens.
À LIRE AUSSI « Mille partent, mille arrivent » : l’équation insoluble de LampedusaAssurant ne pas être « laxiste » sur la question et affirmant être guidé par « l’intérêt général », qui commande une « politique de fermeté », Bruno Retailleau explique se différencier du Rassemblement national par son « approche raisonnable » du sujet, notamment sur la gestion des demandes d’asile. Cependant, il a réaffirmé son intention de ne pas voter la loi sur l’immigration si elle maintient le volet de régularisation des travailleurs sur les métiers dits en tension. « La France est le pays européen le plus avantageux et on va en rajouter une. On ne doit pas donner une prime à la fraude », a-t-il affirmé.
Retailleau craint une « insurrection électorale »
Il existe, selon le sénateur, « ce sentiment des peuples qui sont dépossédés. Ils sont dépossédés de ce droit qui leur est propre de pouvoir contrôler les frontières », expliquant qu’il faudra une politique « de donnant-donnant avec les pays émetteurs ».
À LIRE AUSSI Immigration à Lampedusa : Ursula von der Leyen présente un plan européen d’urgenceCar « Lampedusa est cette île où se joue l’avenir de l’Europe », a-t-il poursuivi. « Le chaos migratoire irrite de plus en plus les peuples si on n’apporte pas une réponse ferme et déterminée », affirme-t-il, précisant « une insurrection électorale », comme « on en a déjà vu en Europe ».
Cette situation a mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension, généré une onde de choc politique en Italie et relancé l’épineuse question de la solidarité européenne en matière d’accueil et de répartition des demandeurs d’asile, pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées.