Charles III en Roumanie sur les traces de son ancêtre Dracula


Le souverain britannique a une vraie affection pour la Roumanie, là où vécut son cruel ancêtre le prince Vlad l’Empaleur, surnommé Draculea, qui inspira le personnage de fiction.








Par Marc Fourny


Charles III est tres attache a la Roumanie, ou il a une propriete.
Charles III est très attaché à la Roumanie, où il a une propriété.
© Euan Cherry / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP

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Charles III sur les traces de son ancêtre. Le souverain britannique a décidé de s’accorder une escapade en Roumanie, pays qu’il affectionne particulièrement pour y passer régulièrement du temps – il y était encore en mai 2022 pour visiter un centre de réfugiés ukrainiens. Il s’agit d’un voyage privé, au cours duquel il sera tout de même reçu par le président roumain, mais le monarque devrait ensuite rapidement rejoindre la résidence qu’il possède à Viscri, un village typique de la Transylvanie, avec son église fortifiée et ses rues pavées. Il y possède une ferme typique aux murs colorés, achetée et restaurée dans les années 2000, qui lui sert à la fois d’habitation occasionnelle et de siège pour sa fondation visant à préserver l’héritage agricole, patrimonial et artisanal de la Roumanie.

Charles a découvert le pays à la fin des années 1990, et il est tombé sous le charme immédiatement. Tout lui plaît ici : la nature préservée, les champs couverts de fleurs au printemps, la sympathie des habitants, les vieilles bâtisses et la culture ancestrale de cette partie d’Europe centrale. Sans compter ses liens de sang avec le plus fameux des princes des Carpates, le fameux Vlad III l’Empaleur, surnommé Draculea.

À LIRE AUSSICharles III fait irruption sur la « Rich List » Un souverain sanguinaire du XVe siècle, connu pour avoir tenu d’une main de fer sa principauté, notamment face aux poussées de l’Empire ottoman. La tradition rapporte qu’il se montra rusé et cruel, n’hésitant pas à faire écorcher vif, mutiler ou empaler ses ennemis. Ce qui n’empêche pas Vlad III d’être devenu un véritable emblème pour la Roumanie, beaucoup le considérant comme un héros national – il inspirera le personnage de Dracula, inventé par le romancier irlandais Bram Stoker.

L’ancêtre est, certes, un peu encombrant, mais n’effraie pas Charles III, qui s’amuse de cette parenté. « Mon arbre généalogique montre que je suis le descendant de Vlad l’Empaleur, j’ai donc des liens avec la Roumanie », expliquait-il un jour dans un documentaire diffusé sur la chaîne Travel Channel. Il descendrait en effet du voïvode roumain par l’intermédiaire de son arrière-grand-mère la reine Mary, épouse de George V, elle-même petite-fille d’une comtesse de Transylvanie de l’Empire austro-hongrois.

Ruralité moyenâgeuse

Des liens et une affection pour le pays qui ont poussé Charles à acheter plusieurs biens dans le pays, dont une maison à Zalanpatak, une bourgade perdue des Carpates, ainsi qu’à Breb, au nord du pays, près de la frontière avec l’Ukraine. « La Roumanie lui plaît surtout pour son côté rural et, disons-le, un tantinet archaïque, avec des ours dans les forêts et des bœufs tirant des charrues, comme si le tracteur et la moissonneuse-batteuse n’avaient pas encore été inventés », explique le journaliste Michel Faure dans sa biographie publiée chez L’Archipel. « C’est cette ruralité pure et sans chimie, fût-elle un peu moyenâgeuse, qui bouleverse le cœur du prince, chantre de l’Harmonie. »

À LIRE AUSSILe prince Charles fait décupler la population d’un petit village roumainQuand le souverain est absent, il est possible de profiter de sa propriété de Viscri en louant des chambres d’hôtes, au tarif de 195 euros la nuit, les bénéfices étant reversés à sa fondation. Dans une ambiance authentique, avec parquets, murs blancs et meubles rustiques, on peut ainsi déguster des plats typiquement locaux comme des ragoûts et du fromage artisanal. Une bénédiction pour le village, qui a vu soudain sa notoriété exploser et devenir un passage obligé sur les guides de voyage. Mais avec comme corollaire une flambée de l’immobilier et une invasion de touristes… Il y a trois ans, la BBC rapportait que le village était devenu « un parc à thème urbain », déplorant l’arrivée massive d’entrepreneurs de tous poils. Un comble pour notre roi écolo.




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