Dôme de fer, système Arrow, laser Iron Beam… Comment Israël se protège
Une pluie de missiles iraniens s’est abattue sur Israël, mardi 1er octobre. C’est la première réponse massive de Téhéran depuis que l’État hébreu a fortement affaibli son proxy libanais en tuant plusieurs chefs du Hezbollah et en menant une offensive terrestre dans le sud du pays. Sur l’ensemble du territoire hébreu, de Tel-Aviv à Jérusalem, les sirènes d’alerte ont retenti vers 18 h 30, heure française, appelant les habitants à se réfugier dans des abris.
L’armée israélienne a annoncé qu’environ 180 missiles ont été tirés. Pourtant, le bilan matériel et humain est faible. Seul un Palestinien a été tué par des débris de missile dans la ville de Jéricho et deux autres personnes ont été légèrement blessées, a indiqué le porte-parole de l’armée israélienne. L’Iran affirme de son côté que 90 % de ces missiles balistiques ont atteint leur objectif.
Si la Jordanie et les États-Unis ont intercepté un nombre inconnu de missiles, Israël assure une grande partie de sa protection en autonomie avec plusieurs systèmes antiaériens et antimissiles. Ces derniers forment un parapluie de protection multicouche qui intercepte les projectiles et missiles visant les villes et les sites stratégiques (bases militaires, centre de production d’énergie). Tour d’horizon de ces systèmes qui se complètent.
Le système Arrow contre les missiles balistiques
Dans le cas de l’attaque iranienne d’hier, c’est le système Arrow qui a permis d’intercepter les missiles balistiques iraniens. Développé conjointement par Israël Aerospace Industries (IAI) et l’Américain Boeing, il est opérationnel depuis 2000 et sa dernière version, l’Arrow 3, depuis 2017. « L’intercepteur Arrow 3 fait partie du système d’armes Arrow (AWS), le premier système de défense antimissile balistique antitactique (ATBM) opérationnel, national et autonome au monde », s’enorgueillit son entreprise.
En octobre 2023, un missile Arrow aurait intercepté et détruit un missile balistique houthi en dehors de l’atmosphère terrestre, ce qui serait une première. Mais cette efficacité à un prix : 3,5 millions de dollars pour un missile Arrow tiré. D’ici à 2025, l’Allemagne devrait être dotée de l’Arrow 3 face à la menace des missiles balistiques russes.
Le Dôme de fer, l’indispensable protection
Plus de 5 000 interceptions de roquettes en 13 ans, pour un taux de réussite de plus de 90 %. Les statistiques présentées par l’entreprise Rafael sur le Dôme de fer ont de quoi impressionner. Mises en place en 2011, les batteries sont mobiles et couvrent à temps plein le ciel israélien dans un rayon allant jusqu’à 70 kilomètres. Lorsque le radar détecte une roquette ou un obus, il vérifie que la trajectoire menace une zone habitée puis ordonne à une batterie de lancer l’un de ses vingt missiles intercepteurs.
Mais là encore, cette protection très efficace a un coût. Un missile intercepteur Tamir coûte environ 50 000 dollars contre quelques centaines de dollars pour une roquette « faite maison » par le Hamas, à partir d’engrais agricoles, notamment. Une version navale du Dôme de fer, le C-Dome, a également été déployée pour la première fois le 9 avril dernier sur corvettes de la marine israélienne.
L’Iron Beam, l’arme laser qui réduit les coûts
Le rayon laser serait-il l’avenir de la défense antimissile israélienne ? Le système serait opérationnel depuis 2023. Il viendrait compléter le Dôme de fer en détruisant les drones et les roquettes, afin d’éviter un effet de saturation. Concrètement, un faisceau laser serait pointé pendant plusieurs secondes sur un projectile dans le but de le faire exploser.
#Breaking: The Iron Beam system exhibited effective threat detection in the Gaza war. The Israel defense establishment is expediting the operational readiness of the Israeli-developed “Iron Beam” laser interception system. Anticipating operational tests within weeks.… pic.twitter.com/OY61Q2vOPm
— Open Source Intel (@Osint613) January 1, 2024
Si l’Iron Beam coûte a priori cher en développement, son coût d’utilisation serait radicalement plus faible que pour le Dôme de fer, de l’ordre de quelques dollars seulement. Problème, le laser fonctionnerait à son plein potentiel avec un temps dégagé, quand son efficacité serait réduite avec des nuages ou du brouillard.