Dosette, filtre ou instantané : quel café pollue le moins la planète ?


Publié le 29 janv. 2023 à 8:29

De quoi alimenter les discussions autour de la machine à café. Lorsqu’il s’agit de préparer ce breuvage plébiscité – deux milliards de tasses de café sont consommées chaque jour dans le monde -, les dosettes ont la réputation d’être peu respectueuses de l’environnement, car sont souvent difficiles à recycler.

Mais de nouvelles recherches menées par l’Université du Québec au Canada suggèrent que la consommation de café en capsules , qui se sont invitées dans de nombreux foyers depuis leur invention il y a une quarantaine d’années, est peut-être plus écoresponsable que d’autres méthodes de préparation. Un résultat qui peut paraître contre-intuitif car ces petites dosettes jetables représentent pour beaucoup un cauchemar environnemental, tant pour leur production énergivore que les déchets inutiles qu’elles génèrent.

Bonnet d’âne pour le café filtre

D’après les calculs des chercheurs, les émissions de gaz à effet de serre liées à la préparation d’une tasse de café dans une cafetière à filtre peuvent être environ une fois et demie supérieures à celles produites par une machine à dosettes, car le café filtre requiert plus de grains de café et plus d’électricité pour faire chauffer l’eau avant de maintenir la boisson à une température élevée.

De quoi abonder dans le sens d’autres études indiquant que les émissions liées à la consommation de café sont en grande partie associées à sa production et à l’énergie nécessaire à sa préparation, et non à son emballage. Selon les experts, il faut prendre en compte toute la durée de vie d’un produit, depuis sa fabrication jusqu’à sa mise au rebut, pour déterminer celui qui le plus d’impact sur l’empreinte carbone. Lorsqu’il s’agit de se faire un café chez soi, l’étude souligne que le défi essentiel est de ne gaspiller ni eau ni café. Et d’après eux, les capsules sont justement conçues dans cet objectif.

Ainsi, le café instantané – si sa préparation est bien respectée – est la façon la plus écoresponsable d’en consommer car il requiert peu de matière première, aucun déchet n’est généré et l’eau chauffée dans une bouilloire consomme moins d’énergie qu’une cafetière traditionnelle.

Oui aux dosettes réutilisables

Quelle que soit la méthode de préparation choisie à la maison, les amateurs de café ne peuvent pas contrôler la quantité d’émissions que l’étape de production a générée. Or, « la phase agricole est la plus polluante », selon Luciano Rodrigues Viana, coauteur de l’étude. La récolte et la production des grains représentent 40 à 80 % des émissions, car la culture du café nécessite une irrigation intensive, des engrais et l’utilisation de pesticides.

Les résultats de cette étude sont à prendre avec des pincettes, souligne son auteur : « Je ne pense pas que les capsules soient une solution miracle », a-t-il aussi déclaré. « Mais c’est un bon exemple qui illustre nos biais cognitifs. »

En gardant à l’esprit le cycle de vie d’une tasse de café , Luciano Rodrigues Viana conseille de boire de plus petites quantités de café, ou s’assurer que seule la quantité nécessaire de café et d’eau est utilisée lors de la préparation pour éviter le gaspillage. Et même en utilisant des capsules, le chercheur met en garde contre la surconsommation de café, car la facilité d’utilisation des dosettes peut inciter les gens à en boire davantage, ce qui est alors moins vertueux pour l’environnement. Et recommande l’utilisation de dosettes réutilisables, à condition qu’elles soient utilisées pendant longtemps, pour ne pas générer plus de déchets.



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