Emploi des plus âgés : un senior sur trois se dit victime de discrimination


Moins productifs, pas formés à l’informatique, inadaptés aux attentes managériales des nouvelles générations… En France, les seniors font l’objet de stéréotypes négatifs en entreprise. Résultat : ils sont souvent poussés vers la sortie en fin de carrière et rencontrent des difficultés à trouver un emploi passé 50 ans. Alors que l’emploi des seniors est l’un des principaux enjeux de la réforme des retraites, une étude du cabinet AlterNego publiée lundi vient confirmer ces impressions.

En effet, sur les 10.000 salariés interrogés, 52 % des plus de 60 ans considèrent que certains postes ne leur sont plus accessibles, contre 28 % des 45-49 ans. Près d’un tiers des seniors estime avoir déjà été victime de discrimination, contre 9 % des quarantenaires. « Notre socio culture s’ancre dans un âgisme qui fait la part belle à la jeunesse et qui renforce les stéréotypes négatifs envers les plus seniors », analyse dans un communiqué Patrick Scharnitzky, docteur en psychologie sociale et directeur associé du cabinet AlterNego.

Moqueries et manque de reconnaissance

Ces discriminations prennent parfois la forme de mauvaises blagues ou de stéréotypes : 25 % des plus de 60 ans disent avoir subi des moqueries, contre 12 % des 45-49 ans. Ces travailleurs plus âgés déplorent aussi un manque de reconnaissance de la part de leurs employeurs. Ils ne sont en effet que 40 % à considérer que leurs contributions personnelles sont reconnues à leur juste valeur et les opportunités qui leur sont offertes en fin de carrière ne sont satisfaisantes que pour un quart d’entre eux. 36 % des plus de 60 ans jugent aussi que leur entreprise survalorise la jeunesse.

L’étude révèle également que ce sentiment de déclassement varie en fonction du statut du salarié au sein de l’entreprise. En effet, les managers semblent moins impactés par ces discriminations relatives à leur âge : 65 % ont le sentiment que leurs compétences sont reconnues, contre 48 % des non-managers. Ils sont 60 % à considérer que le management est équitable et que leurs performances sont évaluées indépendamment de leur âge, contre 51 % des collaborateurs.

Ce manque de reconnaissance est d’autant plus difficile à vivre que la grande majorité des seniors (90 %) se dit prête à transmettre leurs savoirs. Par ailleurs, 80 % d’entre eux souhaitent continuer à se former dans les années à venir. « Les boomers clament haut et fort qu’ils sont motivés et engagés, et expriment le souhait de continuer à travailler, progresser et se former », assure Patrick Scharnitzky, l’auteur de l’étude.



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