En grève, les médecins libéraux manifestent pour un meilleur traitement

Les praticiens libéraux se réunissent mardi lors d’une manifestation à Paris pour s’opposer à une proposition de loi examinée au Sénat.
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Les blouses blanches voient rouge. Tous les syndicats de praticiens libéraux appellent à la fermeture des cabinets médicaux et à une manifestation à Paris mardi 14 février, pour obtenir de meilleurs tarifs et bloquer une réforme qui facilite l’accès à d’autres soignants.
Le diagnostic fait l’unanimité, des généralistes aux spécialistes, des internes aux remplaçants. « L’heure est cruciale pour notre profession », ont affirmé onze organisations dans un communiqué, dénonçant un « démantèlement de la médecine en France et la destruction de notre système de santé ».
Toutes appellent « à la grève ce mardi » ainsi qu’à « une manifestation unitaire à Paris », à partir de 13 heures entre le ministère de la Santé et le Sénat, où une proposition de loi sur « l’accès direct » à certains paramédicaux (infirmiers, kinés, orthophonistes) doit être examinée en fin de journée.
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Faire mieux que la manifestation du 5 janvier
Un texte accusé de « mettre en danger la santé » de la population « en contournant la fonction de coordination du médecin traitant ». Même l’Ordre des médecins s’en est ému, pointant le risque d’une « médecine à deux vitesses » et annonçant sa présence dans le cortège.
Les organisateurs espèrent faire mieux que leur défilé du 5 janvier, qui avait rassemblé entre 2 300 et 4 000 praticiens, après une précédente fermeture des cabinets médicaux pendant les fêtes.
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Une jauge qui pourrait être dépassée, car la colère a encore enflé début février, quand l’Assurance maladie a proposé une hausse d’à peine 1,50 euro de la consultation de base – de 25 à 26,50 euros. « Une provocation » pour les syndicats, qui n’attendent pas moins de 30, voire 50 euros.
François Braun entend « la colère » des médecins
Le directeur de l’Assurance maladie, a promis d’aller « plus loin » à l’occasion de nouvelles réunions avec les syndicats cette semaine, mais les négociations censées aboutir à la fin du mois achoppent aussi sur les contreparties demandées aux médecins – pour prendre plus de patients et assurer plus de gardes les soirs et week-ends.
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Des exigences assumées par le ministre de la Santé, François Braun, qui dit entendre « la colère » des praticiens, « mais aussi celle des Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin ».