Face à la polémique, Pernod Ricard coupe ses liens avec la Russie


La société française Pernod Ricard, numéro 2 en matière de spiritueux à l’international, ne va plus exporter sa vodka Absolut vers la Russie.






par M.I. avec AFP


Le numero deux mondial des spiritueux Pernod Ricard a fini par ceder a la controverse qui a eclate en Suede sur ses exportations de vodka Absolut vers la Russie.
Le numéro deux mondial des spiritueux Pernod Ricard a fini par céder à la controverse qui a éclaté en Suède sur ses exportations de vodka Absolut vers la Russie.
© ERIC PIERMONT / AFP

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Pernod Ricard met fin à l’exportation de ses produits vers la Russie. Le groupe français, numéro 2 mondial dans le domaine des spiritueux, a cédé à la controverse qui a éclaté en Suède concernant ses exportations de vodka Absolut vers la Russie. Pernod Ricard, qui détient entre autres le rhum Havana Club, le whisky Jameson ou le champagne Mumm, « est en mesure de confirmer qu’il a cessé toutes les exportations de ses marques internationales vers la Russie fin avril 2023 », a-t-il été indiqué vendredi 12 mai dans un communiqué.

« Nous cesserons également la distribution de notre portefeuille en Russie, un processus qui, selon nous, prendra quelques mois », a-t-il ajouté. Concrètement, le groupe n’expédie plus rien vers la Russie, mais le stock encore sur place sera distribué dans les prochains mois.

À LIRE AUSSI« À Moscou, tous les produits européens sont disponibles » Pernod Ricard a récemment été pris dans la tourmente en Suède du fait de la reprise discrète de ses exportations vers la Russie, notamment de la vodka suédoise Absolut, alors qu’elles avaient été suspendues dans un premier temps, juste après le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Confronté à un début de boycott et aux critiques du Premier ministre suédois Ulf Kristersson, le groupe avait annoncé le 18 avril qu’il interrompait ses envois d’Absolut à destination de la Russie. Mais le PDG du groupe, Alexandre Ricard, avait déclaré à l’AFP quelques jours plus tard que son entreprise continuerait à exporter ses autres marques « avant d’y voir plus clair ».

Selon le site Internet de l’Université Yale, plus d’un an après le début du conflit en Ukraine, « environ 1 000 entreprises ont annoncé publiquement restreindre volontairement leurs opérations en Russie au-delà du strict minimum légalement requis par les sanctions internationales », mais de nombreuses autres y restent, dont les groupes français Auchan, Bonduelle ou Lactalis.

Protéger les équipes

Pernod Ricard exporte et distribue des bouteilles en Russie, sans y posséder d’activités de production sur place. D’après son patron, le groupe allait déjà « au-delà du respect des sanctions [internationales] », en s’abstenant de vendre à des « niveaux auxquels il pourrait vendre s’il le souhaitait ». L’entreprise avait également « quasiment arrêté les investissements marketing », avait relevé Alexandre Ricard fin avril auprès de l’AFP.

Les expéditions d’alcool continuaient pour maintenir un certain niveau d’activité sur place et « protéger les équipes locales » d’éventuelles accusations de « faillite intentionnelle », avait expliqué le PDG. Les équipes locales sont composées de 300 collaborateurs, a précisé le service de presse du groupe.

À LIRE AUSSI7,4 milliards de francs suisses de la Banque centrale russe gelés en SuisseDésormais, « nous évaluons comment adapter notre organisation locale à la lumière de ces décisions, tout en respectant pleinement toutes les réglementations légales locales », indique le groupe dans son bref communiqué publié vendredi. « Depuis le déclenchement de la guerre, notre principe directeur a été le bien-être de nos équipes, où qu’elles soient basées, et nous continuerons à soutenir nos employés locaux tout au long de ce processus », relève-t-il.

Avant la guerre, la Russie représentait moins de 3 % du chiffre d’affaires de Pernod Ricard. Et plus de 500 entreprises françaises (dont 35 groupes du CAC 40) exerçaient des activités dans ce pays, selon le ministère de l’Économie, selon qui la France était alors le premier employeur étranger en Russie, avec quelque 160 000 salariés.




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