Fonction publique : vers un geste sur les salaires


Les mails se sont croisés. Ce jeudi, alors que le ministre de la Transformation et de la fonction publiques écrivait aux syndicats, ces derniers lui envoyaient un courrier commun. De part et d’autre, le même enjeu : la reprise du dialogue. Elle sera effective le 22 mai.

La CGT, FO, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP le précisent d’emblée dans leur lettre, « la page [des retraites] ne peut pas être tournée ». Mais il y a une « urgence » : « celle des rémunérations, des carrières et du pouvoir d’achat » des quelque 5,7 millions de fonctionnaires », quasiment un an après l’augmentation générale de juillet 2022, de 3,5 %, après cinq années blanches et alors que l’inflation a continué depuis à un rythme soutenu.

Un million d’agents au traitement minimum

La deuxième revalorisation automatique du SMIC intervenue le 1er mai a provoqué un « tassement des grilles sans précédent », déplorent en effet les 8 syndicats. Ils alertent sur le fait qu’en l’état, un nouvel embauché en catégorie C passera ses douze premières années au salaire minimum et que la rémunération minimale des catégories B est de nouveau dépassée, engendrant trois ans de blocage.

« Ce sont plus d’un million d’agents et leurs familles qui vivent avec le traitement minimum », soit près d’un agent sur cinq, « un niveau alarmant », ajoutent les syndicats. Ils jugent « donc impératif d’engager un dialogue en vue de mettre en oeuvre des mesures générales d’urgence ». Les fédérations de fonctionnaires veulent discuter « de la revalorisation du point d’indice et de l’ensemble des mesures générales indispensables pour répondre aux attentes des agentes et agents publics face à l’inflation ».

Après les consultations à Matignon

C’est désormais une question de jours puisque dans son courrier, le ministre de la Transformation et de la fonction publique propose à chacun une date d’entretien bilatéral. Ils démarreront le 22 mai après, donc, les consultations que va mener la Première ministre avec les partenaires sociaux ces mardi et mercredi à Matignon. Les rencontres qui commenceront par la CGT, s’étaleront jusqu’au 26 mai, sachant que les syndicats ont d’ores et déjà demandé pour leur part une réunion multilatérale.

« On redémarre par le plus urgent », a indiqué à l’AFP Stanislas Guerini, qui espère annoncer des mesures salariales « dans le courant du mois de juin ». Les discussions se poursuivront sur la question plus globale des rémunérations que le gouvernement veut remettre à plat, un projet qui n’avait pas été mené à bien lors du précédent quinquennat.

Les syndicats réclament pour leur part dans leur courrier l’ouverture d’« une véritable négociation, précédée par un accord de méthode […] pour envisager des mesures générales, mieux reconnaître les qualifications, redonner de l’amplitude aux carrières, assurer l’égalité professionnelle et garantir le niveau de rémunération » de l’ensemble des agents ». Un chantier qui se poursuivra à la rentrée.



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