Guillaume Guedj attable les stars


Publié le 6 janv. 2023 à 8:00

De passage à Hollywood, vous espérez croiser Rihanna, Jay-Z, Beyoncé ou Rod Stewart ? Allez dîner chez Mr. T Los Angeles, au 953 North Sycamore Avenue. C’est le dernier repaire gastronomique en vogue dans ce quartier devenu glamour à force d’ouvertures de magasins et de restaurants branchés. Les stars de la capitale du cinéma adorent s’attabler dans le patio ou sur la vaste terrasse pour déguster la cuisine de la cheffe Alisa Vannah : kebab d’agneau confit, tzatziki et aïoli ; Mac & Cheese rigatoni, huile de truffe, comté flambé et champignons sauvages ; thon cru à la thaï, vinaigrette Nam Jim, raisins rouge et huile de jalapeno…

« Street food gastro »

Ce Mr. T est la dernière création du Français Guillaume Guedj. La version XL (120 couverts, 25 employés) de son Mr. T de Paris. « L’idée des Mr. T est de proposer une street food gastro adaptée à la culture du lieu – hot-dogs à New York, tacos à Mexico – à base de produits frais et locaux cuisinés par un bon chef et de créer des signatures », nous confie cet entrepreneur dans l’âme.

Car à 45 ans, Guillaume Guedj entend bien décliner son concept. « Si ça marche ici, on le développera aux Etats-Unis – Miami, New York ou Chicago – voire ensuite au Japon et en Asie ». Discret sur les moyens, il parle d’autofinancement et d’une « aide » de Jay-Z qui l’a poussé à s’installer à LA et lui apporte son soutien en matière d’image. « Mais vous savez, ici, dès qu’un resto tendance ouvre, les stars viennent. ça ne suffit pas pour créer le succès », ajoute-t-il.

Voir jouer Michael Jordan

Guillaume Guedj, en résumé, c’est la bosse du commerce assortie d’une bonne dose de basket et de gastronomie. « Jeune, je bougeais beaucoup, j’étais indépendant mais attention, pas glandeur », précise celui qui ne terminera pas son BTS d’action commerciale, séchant les cours plusieurs jours par semaine pour se consacrer à ses affaires : « Les profs m’ont dit que mon expérience de terrain était suffisante ! »

A 18 ans, pendant ses études, il est en effet parti à New York assouvir un rêve : voir jouer le basketteur Michael Jordan, la star de la NBA. « En France, je jouais au basket, j’adorais le rap, le hip-hop. Je n’ai pas joué à un haut niveau mais je m’entraînais avec des pros, je participais à des ‘ligues’ secrètes : on se réunissait à Coubertin, à Charléty… » Un street basket de haut vol qui, assure-t-il, a trempé son caractère de compétiteur et développé son esprit d’équipe. Tout en lui forgeant un solide réseau. « J’ai commencé à faire des allers-retours, à rapporter des fringues tendance de là-bas pour mes amis basketteurs, mes camarades et les profs du BTS puis le magasin d’un ami », dit-il. Serial entrepreneur, il ouvrira aussi plusieurs vidéoclubs Vidéo Futur, importera des voitures allemandes depuis Francfort avec son cousin…

Premiers pas chez Hugo Desnoyer

Le virage vers la restauration survient au tournant de la trentaine. « Avec mon cousin, on fêtait toujours une bonne affaire par un dîner étoilé, dit-il. Et ma mère est la compagne d’Hugo Desnoyer, ils ont ouvert la boucherie de la rue Daguerre en 1998 où je donnais un coup de main ». Deux façons d’acquérir le sens du bon et l’art de choisir les produits.

L’histoire s’accélère en 2008 avec la rencontre du chef Shinichi Sato, avec lequel il ouvre à Paris Passage 53, passage du Panorama. Le succès est immédiat : première étoile en 2009, deuxième en 2011, Relais & Châteaux en 2012… « Au départ, je visais une table de qualité chic casual à prix accessible, on s’est un peu trop laissé embarquer », confesse aujourd’hui Guillaume Guedj qui sortira de l’affaire fin 2019.

Entretemps, il a aussi lancé le Gyoza Bar – « plus fun, plus en phase avec ce que je voulais » – avant de débaucher le second du Passage 53, Tsuyoshi Miyazaki, pour ouvrir le premier Mr. T. « Je l’appelais ‘mister T’, c’est plus facile à prononcer », s’amuse Guillaume Guedj. Une boutade qui pourrait bien devenir une marque.



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