« Harry et Meghan » sur Netflix : magouilles à Buckingham




Autant les trois premiers épisodes étaient plutôt soporifiques, autant la suite du documentaire des Sussex sur Netflix a le mérite de nous donner un éclairage intime sur la crise vécue en interne à Buckingham et les raisons de leur exil volontaire. Certes, Harry et Meghan ont toujours la larme facile, une tendance au narcissisme aigu et la fâcheuse habitude de tirer sans cesse la couverture à eux, mais leur témoignage lève aussi le voile sur les arrière-cuisines peu ragoûtantes du palais royal…

Au printemps 2018, le couple est au zénith, leur mariage symbolise un conte de fées moderne, Meghan triomphe sur toutes les unes… Et c’est là, selon eux, que les problèmes commencent : les autres membres de la famille royale auraient pris ombrage de tant de popularité, éclipsés soudainement par un couple jugé secondaire dans l’ordre de succession au trône – par rapport notamment à Kate et William. « Le problème, c’est que, quand quelqu’un censé occuper un second rôle se marie aussi et vole en fait la vedette, ou fait mieux le job que celui qui est né pour le faire, ça contrarie les gens, ça bouscule l’équilibre », explique ainsi Harry, visant explicitement son frère.

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« Fuites volontaires »

Le fils cadet de Charles III va loin en accusant explicitement les autres bureaux de presse du palais d’avoir manœuvré pour ternir la réputation de Meghan, qui s’est vite retrouvée empêtrée dans le conflit avec son père Thomas, traitée de « duchesse capricieuse » avec ses employés et comparée systématiquement à Kate, sa belle-sœur, la préférée des médias. « Ça fait trente ans que je connais les coulisses, je vois comment ça fonctionne, poursuit Harry. C’est un jeu malsain, il y a des fuites, et il y en a qui sont volontaires. Si votre équipe de communication veut se débarrasser d’un article négatif sur son employeur, elle va devoir donner quelque chose en échange, sur un autre. Les bureaux travaillent les uns contre les autres. »

À LIRE AUSSI« La guerre des duchesses » : jeu, set et matchEt d’enfoncer le clou : « Voir le bureau de mon frère faire exactement la chose que l’on s’était promis de ne jamais faire, ça m’a brisé le cœur. . Une allégation soutenue par leur avocate Jenny Afia, qui témoigne sur Netflix. « Il y avait une véritable guerre engagée contre Meghan, soutient-elle. Et j’ai vu des preuves, des discours négatifs que le palais tenait concernant Meghan et Harry pour faire plaisir à d’autres. » Elle évoque notamment un membre de la famille royale en contact direct avec des tabloïds.

Meghan supporte très mal cette pression, notamment de voir son histoire douloureuse avec son père se transformer en un feuilleton mondial – le Daily Mail ira jusqu’à publier une lettre intime qu’elle lui avait envoyée. C’est l’époque où elle pense au pire : « Je me disais ”si je ne suis plus là, tout ça va s’arrêter”, explique-t-elle dans le documentaire. C’était effrayant, c’était une pensée tellement lucide… » Sa mère Doria, sur qui elle peut compter, confirme avoir eu très peur pour sa fille : « Je me souviens qu’elle m’a dit vouloir attenter à sa vie, témoigne-t-elle. Être constamment torturée par ces vautours… C’est son âme qu’ils torturaient. Au point qu’elle ne voulait plus être ici. Je ne pouvais pas la protéger. Et Harry non plus. »

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Aide refusée

Meghan souhaite une aide psychologique, ce que le palais lui aurait refusé. « Je n’avais pas le droit, ils s’inquiétaient de l’image que ça donnerait de l’Institution », confie-t-elle. Harry aborde le problème avec son père, sans succès : « Bon sang, fils ! Tu n’arrives pas à assurer avec les médias. Mais ils ne changeront jamais ! » se voit-il rétorquer. « Ils savaient que c’était grave et ils se disaient “elle ne va pas gérer ça ?”. C’était du genre : “On a tous fait avec… Pourquoi n’y arrive-t-elle pas ?” »

Sept mois après leur mariage, ils pensent déjà fuir Buckingham et les tabloïds : après la Nouvelle-Zélande, ils envisagent dès le début de l’année 2019 de s’installer en Afrique du Sud – mais, là encore, une fuite dans la presse fait avorter le projet. Ce sera finalement le Canada, mais, cette fois, ils prennent les Windsor de court en publiant leur propre communiqué. En janvier 2020, Harry est convoqué à un conseil restreint, dont il garde encore un très mauvais souvenir. « C’était terrifiant de voir mon frère me crier dessus et mon père me dire des choses inexactes devant ma grand-mère assise là, en silence, en train d’encaisser. »

Reste finalement le sentiment d’un gâchis et d’une grande incompréhension. De sa famille, Harry attend toujours « des excuses », qui ne sont pas près d’arriver, comme on peut l’imaginer. « Le plus triste, c’est ce pont qui a été érigé entre mon frère et moi : il est du côté de l’institution, alors que moi… Mais je comprends, ça fait partie de son héritage. Il a pour responsabilité la survie et la continuité de cette institution. » Et ces dernières révélations ne vont certainement pas favoriser un réchauffement fraternel…




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