la classe politique monte au créneau


Sur Twitter, la cheffe de file des députés Renaissance a publié une lettre reçue, dans laquelle elle et son bébé sont menacés d’être « éradiqués ».






Par Lise Lacombe pour Le Point


Sur Twitter, la cheffe de file des deputes Renaissance Aurore Berge a publie une lettre dans laquelle elle et son bebe sont menaces d'etre << eradiques >>.
Sur Twitter, la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé a publié une lettre dans laquelle elle et son bébé sont menacés d’être « éradiqués ». 
© XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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Depuis le soir du déclenchement du 49.3, beaucoup d’élus soutenant la réforme des retraites rapportent une montée des violences à leur encontre. Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée, en a été la cible, comme l’explique le Huffington Post.

Vendredi 24 mars sur Twitter, elle a dénoncé une lettre lui étant adressée, dans laquelle elle et son bébé de 4 mois sont menacés de mort. « Être insultée, être intimidée, c’était déjà intolérable. Mais en venir à menacer mon bébé de 4 mois […] c’est infâme. Juste infâme », s’est-elle indignée.

Sur la lettre publiée par l’élue, on peut lire des propos violents : « Il est si petit son rejeton, il pourra pas s’enfuir. Feu, batte de base-ball, barre de fer. Tout sera, non, tout est bon pour vous éradiquer. » L’auteur ajoute : « Prenez garde tous les jours, et surtout la nuit. »

Tous les bords politiques en soutien

Depuis cet incident, la classe politique, tous bords confondus, a vivement réagi pour venir en soutien à la députée. En commençant par la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui dénonce : « Le summum de l’ignominie est atteint ! Soutien à notre collègue qui voit son bébé menacé par des individus sans limites. Ces menaces contre les élus doivent cesser, tout cela est intolérable ! »

À gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a fustigé : « Honte à l’auteur de ce torchon. On a le droit de ne pas partager les options politiques d’Aurore Bergé mais certainement pas celui de la menacer elle et son bébé. C’est ignoble et cela doit être condamné. »

Même son de cloche du côté de la Nupes. Le député Benjamin Lucas a estimé qu’« aucune cause ne saurait justifier ce torchon abject reçu par Aurore Bergé, à qui j’exprime mon soutien ainsi qu’à sa famille. » Un rejet partagé par le maire de Paris Centre Ariel Weil, qui apporte son soutien : « Dégueulasse. Tout mon soutien. »

À LIRE AUSSIMais qui veut la peau de nos élus ? À droite, le président des Républicains Éric Ciotti a estimé qu’« un degré dans l’horreur a été franchi. Ignoble et abominable ! », ajoutant qu’il adressait « tout [son] soutien » à Aurore Bergé.

Enfin, la majorité présidentielle s’est également jointe aux indignations. Isabelle Rome, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a qualifié d’« ignobles » ces attaques qui « renforcent notre détermination à ne rien laisser passer », tandis que la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna dénonce une attaque « inacceptable ».

D’autres députés menacés

Depuis la montée des tensions dans les protestations contre la réforme des retraites, Aurore Bergé n’est pas la seule élue à faire part de menaces. « Vendues = tondues » : Chantal Bouloux, élue Renaissance des Côtes-d’Armor, a découvert cette inscription jeudi matin sur sa permanence à Dinan. « Je suis en état de choc. Rappelons l’histoire de France », a-t-elle réagi à l’AFP alors que l’inscription semble se référer au sort réservé à la Libération aux femmes qui avaient collaboré. « 49.3 déni de démocratie », a aussi été inscrit sur la permanence du macroniste Guillaume Gouffier-Valente à Vincennes (Val-de-Marne), avec un pendu dessiné.

Les parlementaires Les Républicains (LR), pour la plupart favorables à la réforme, en ont également été victimes ces dernières semaines. Le courant avait été coupé à la permanence du président du Sénat Gérard Larcher et au domicile vendéen du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. Plus brutal : une vitrine de la permanence à Nice d’Éric Ciotti a volé en éclats le week-end dernier. Et un ultimatum a été lancé au chef du parti de droite, « la motion ou le pavé », l’intimant de voter pour censurer le gouvernement.

Une vingtaine d’actions ont été recensées par la présidence de l’Assemblée nationale en moins d’une semaine, sur une cinquantaine au total depuis le début de la législature. La députée Aurore Bergé avait demandé, dès l’application du 49.3, au ministre de l’Intérieur de « mobiliser les services de l’État » pour la « protection des parlementaires ». Ce jeudi pour la 9e journée de mobilisation contre la réforme, certaines permanences étaient sous bonne garde, leurs rues étant parfois bloquées par les forces de l’ordre.






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