la France lance le festival de la francophonie




« Refaire le monde ». C’est le rêve audacieux et utopiste de la première édition du festival de la francophonie, qui s’installe à Paris du 2 au 6 octobre prochain. Porté par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), le festival s’inscrit en marge du 19e Sommet de la francophonie, dont le thème « créer, innover et entreprendre en français » rassemblera une centaine d’États et de gouvernements, pour définir les orientations stratégiques de la Francophonie, à la Cité internationale de Villers-Cotterêts les 4 et 5 octobre 2024.

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Depuis le 20 mars, Journée internationale de la francophonie, plus de 150 événements se sont déjà déroulés dans cinquante pays et sur les cinq continents pour valoriser des initiatives porteuses d’innovation. L’enjeu de ce deuxième acte, qui se déroule pendant le point culminant des discussions autour du développement de la langue française, est de changer le regard sur la francophonie, mal perçue et mal comprise en France, selon la commissaire du festival, Valérie Senghor. « Le but est que les Français soient partie prenante de cette aventure humaine, car la France a une vision tronquée de la francophonie. On veut montrer que le français est plus qu’une langue institutionnelle à travers ceux qui l’incarnent et qui s’en emparent pour agir. »

Des échanges littéraires et artistiques

Au cours des cinq jours, le festival s’installera dans quatre lieux emblématiques de Paris, dont la Gaîté-Lyrique (3e arrondissement), principal espace d’accueil ouvert au grand public. Les curieux pourront assister à des conversations, des rencontres et des conférences organisées autour de l’évolution de la langue et de la question de sa traduction – regroupant des historiens, des philosophes, des politologues, des journalistes et des romanciers. Rien de mieux que de promouvoir la langue française en l’exploitant dans des débats. Le festival organise également un grand concours mondial d’éloquence qui rassemblera près de 100 jeunes de 15 à 20 ans. La langue française se retrouvera enfin sur le banc des accusés dans un procès fictif organisé par l’Ordre des avocats de Paris sur le thème suivant : « Le français mérite-t-il tant d’égards ? »

À LIRE AUSSI Kamel Daoud : « La France sera sauvée par sa langue » Le festival rendra également honneur à la richesse de la littérature francophone en établissant une grande librairie éphémère dans le forum de la Gaîté-Lyrique, avec près de 5 000 livres et un fonds inédit de 2 000 livres d’éditeurs du Québec, d’Asie, du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, de Suisse et de Belgique. L’occasion pour une centaine d’éditeurs, dont les ouvrages sont pour beaucoup introuvables en France, d’obtenir une vitrine en plein cœur de Paris.

Des films, des spectacles, de la musique

Hormis les sentiers littéraires, les visiteurs pourront, tout au long du festival, assister à des projections de films, des spectacles d’humour – entre autres du Britannique Paul Taylor et de la Congolaise Laetitia Mampaka –, une session de poésie sonore, ainsi qu’à l’exposition en continu « Ce qui nous rassemble », qui mobilisera une trentaine d’artistes internationaux autour de leur rapport à la langue française, aux langues et aux imaginaires.

La musique sera au même titre mise à l’honneur à travers deux grandes soirées-concerts, les 4 et 5 octobre. La scène musicale regroupera notamment Fally Ipupa, star congolaise de la musique, DJ Moh Green, figure emblématique de l’afro-club francophone, Angélique Kidjo, chanteuse béninoise aux chansons multilingues, ou encore le chanteur belge Pierre de Maere, sacré révélation masculine aux Victoires de la musique 2023, et le Collectif Rumba, qui revisite la rumba congolaise traditionnelle avec une touche contemporaine.

La langue française et l’innovation

Le thème « Refaire le monde » peut paraître utopiste, la commissaire le conçoit, tout en indiquant un besoin de « penser qu’on peut encore le faire ». « Il y a tellement de sujets d’ordres économique, technologique et écologique qui se présentent à nous qu’on a intérêt à être actifs, et le français peut nous aider, comme un élément de la diversité culturelle, à agir sur le monde. » Pour ce faire, de nombreuses rencontres sont prévues tout au long du festival, à l’image du témoignage de jeunes volontaires francophones engagés dans des missions de solidarité et d’éducation au changement climatique, d’un colloque autour de l’urbanisme ou encore d’une table ronde autour de l’égalité de genre.

Le président français déclarait fin septembre, lors d’un déplacement au Canada pendant lequel il promettait des annonces pour relancer la francophonie, ne pas savoir si la France était « heureuse » mais assurait que la francophonie l’était « à coup sûr ». « Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves », soutenait l’ancienne première dame des États-Unis Eleanor Roosevelt 76 ans plus tôt. Alors que l’OIF prévoit quelque 715 millions de locuteurs francophones d’ici à 2050, le rêve de la promotion de la langue française, lui, semble se mettre en marche.

L’ensemble de la programmation est à retrouver sur le site du festival.

La « francophonie » en minuscules désigne l’ensemble des personnes et pays utilisant la langue française. La « Francophonie », avec une majuscule, renvoie, en revanche, à l’Organisation internationale de la Francophonie, chargée de promouvoir la langue française à travers le monde.




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