« La vente du BHV permettra de reconstituer la trésorerie des Galeries Lafayette »


Publié le 16 févr. 2023 à 12:00

Pourquoi vendez-vous le BHV ?

Le BHV Marais fait partie des actifs du groupe Galeries Lafayette depuis 1991, à la suite du rachat du réseau Nouvelles Galeries. C’est un actif que nous avons accompagné activement depuis 30 ans, en y consacrant les moyens humains et financiers pour le développer et imposer son positionnement singulier.

Alors que nous souhaitons aujourd’hui focaliser toute notre attention sur notre marque historique des Galeries Lafayette pour accélérer notre transformation, le moment nous semble opportun pour transmettre le flambeau du BHV Marais à un autre groupe familial que nous connaissons bien pour lui avoir vendu et affilié sept magasins de notre réseau français Galeries Lafayette.

Nous partageons avec son fondateur, Frédéric Merlin, la même vision du rôle que le grand commerce doit jouer au coeur des villes. Frédéric Merlin croit profondément au potentiel du grand magasin de la rue de Rivoli et veut continuer à développer son activité, avec le concours de ses équipes.

Cette vente marque-t-elle l’échec de vos différents plans de relance du BHV ?

Ces dernières années, le commerce physique n’a pas été épargné et un ensemble de circonstances d’ordre conjoncturel et structurel ont encore compliqué l’exploitation du BHV Marais. Il y a eu les « gilets jaunes », les manifestations contre la précédente réforme des retraites, puis le Covid avec ses confinements . La fermeture de la rue de Rivoli aux voitures des particuliers n’a pas aidé, et a directement impacté la fréquentation du magasin.

Nous n’avons cependant jamais cessé d’y investir en millions d’euros pour continuer à le réinventer, et y introduire des concepts nouveaux comme le shop-in-shop Boulanger. Nous avons connecté le bâtiment à son quartier, le Marais, en y déployant un écosystème architectural, gastronomique et culturel unique. Le magasin n’a jamais été aussi beau. Mais il est vrai que depuis plusieurs années, l’activité commerciale était déficitaire.

S’agit-il de combler les pertes des Galeries Lafayette ?

La crise du Covid et les confinements successifs ont généré des pertes historiques pour notre groupe. La vente du BHV Marais nous permettra de reconstituer notre trésorerie et d’aller de l’avant, en poursuivant notamment la réinvention de notre navire amiral du boulevard Haussmann que nous voulons imposer comme le grand magasin le plus expérientiel du monde. Nous avons déjà rénové de nombreux espaces, créé un département chaussures femmes inédit, ou un étage entier dédié au wellness.

Nous devons aujourd’hui adapter le magasin à la bonne cohabitation entre la clientèle française, la clientèle internationale et la clientèle chinoise qui reviendra à partir de mars et de façon progressive jusqu’en 2024. Au mois de décembre dernier, grâce aux Français qui ont retrouvé en nombre le chemin des magasins, mais aussi aux Américains encouragés par la faiblesse de l’euro, aux Européens et aux Moyen-Orientaux, notre chiffre d’affaires à Haussmann a été égal à celui de 2019, époque à laquelle les Chinois représentaient 30 % de la clientèle.

Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette, assume la vente du BHV qui servira à réinvestir dans les Galeries Lafayette.

Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette, assume la vente du BHV qui servira à réinvestir dans les Galeries Lafayette.ROMUALD MEIGNEUX/SIPA/

Êtes-vous plus confiant dans la solidité de la SGM que dans celle du groupe de Michel Ohayon qui a repris 22 de vos Galeries Lafayette dans les régions ?

Les deux situations n’ont rien à voir. Frédéric Merlin aime le commerce et est pleinement convaincu du potentiel de ce magasin iconique. En reprenant les murs et les fonds de commerce, il nous a donné les assurances nécessaires pour en poursuivre le développement et écrire une nouvelle page de son histoire.



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