les médecins veulent limiter le recours à l’examen pelvien


Le Collège national des gynécologues et obstétriciens recommande d’éviter les examens pelviens, souvent mal vécus par les patientes.






Source AFP


L'examen pelvien ne doit pas etre systemique, selon les medecins. (illustration)
L’examen pelvien ne doit pas être systémique, selon les médecins. (illustration)
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L’examen pelvien en gynécologie obstétrique est souvent inutile et ne doit pas être systématique, recommande le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, qui tente de restaurer la confiance après des accusations de violences envers plusieurs praticiens. Les examens pelviens (sous spéculum ou par toucher vaginal), de même que les échographies endovaginales, sont actuellement recommandés dans un certain nombre de cas à des fins de détection et de prévention. Pourtant, leur usage n’apporte pas systématiquement de bienfaits reconnus, a indiqué mercredi le CNGOF lors d’une conférence de presse à quelques jours de son congrès annuel.

À titre d’exemple, chez une femme enceinte sans symptômes et sans antécédent d’accouchement prématuré, la mesure systématique de la longueur cervicale par échographie endovaginale n’est pas recommandée car cet examen n’est pas associé à une diminution de la prématurité, précise le collège. Chez une femme enceinte ne présentant pas de symptômes et n’ayant pas de facteur de risque d’accouchement prématuré, le recours systématique au toucher vaginal lors des consultations de suivi n’est pas non plus recommandé car ne diminuant pas les complications de la grossesse.À LIRE AUSSI Le casse-tête juridique des violences gynécologiques et obstétricales

En outre, le collège recommande de questionner les patientes sur l’existence de violences actuelles ou passées, y compris dans le cadre de la consultation ou du suivi gynécologique ou obstétrical, l’examen pelvien étant « moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) chez les femmes ayant des antécédents de violence que chez les femmes n’en présentant pas ». « Même si un examen pelvien est recommandé, il n’est que proposé à la femme, qui l’accepte ou non », a insisté en conférence de presse Xavier Deffieux, gynécologue qui a participé à l’élaboration des recommandations.

Rétablir la confiance avec les patientes

Les recommandations surviennent au moment où des voix se multiplient en Europe pour dénoncer les violences obstétricales, certains groupes de défense des droits affirmant que les femmes se voient régulièrement refuser le consentement éclairé et sont soumises à des comportements grossiers et dégradants par le personnel médical et, dans certains cas, à des pratiques dangereuses.À LIRE AUSSI Face aux violences gynéco-obstétricales, la formation évolue

Reste qu’« un examen gynécologique peut être mal ressenti, peut manquer de bienveillance, mais il ne peut pas être assimilé à un viol, faute de quoi les gynécologues – déjà trop peu nombreux dans les salles de naissance – deviendront encore de plus en plus rares, tant la profession ressent mal cette assimilation », met en garde le CNGOF.




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