MG, BYD, Lynk & Co… : ces voitures chinoises qui déferlent en Europe


Le dernier Mondial de l’automobile à Paris avait donné le ton. En l’absence de nombreux constructeurs européens, leurs concurrents chinois avaient massivement investi la place pour présenter les modèles qu’ils commercialisent ou comptent implanter en Europe.

Une dizaine de marques sont aujourd’hui présentes à différents stades sur le Vieux Continent. A différents stades d’implantation.

MG, la tête de pont

C’est aujourd’hui le constructeur chinois le plus avancé sur le Vieux Continent. Détenue par le mastodonte parapublic SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) depuis 2007, la marque d’origine britannique a réalisé une percée spectaculaire depuis deux ans. Selon le cabinet Inovev, elle a réalisé 114.000 ventes en Europe en 2022, plus que tous les autres constructeurs chinois r éunis, et s’est adjugé une part de marché supérieure à Jeep et Mitsubishi. En France, elle a écoulé 13.000 véhicules l’an dernier et ambitionne de dépasser les 20.000 en 2023.

Sa recette repose sur des prix ultra-compétitifs. La berline compacte électrique MG 4 est ainsi proposée à partir de 30.000 euros, bien en deçà de ses concurrentes chez les constructeurs français par exemple. La marque a également misé sur un maillage important du territoire, avec 150 points de vente dans l’Hexagone fin mars – une centaine de moins seulement que le géant Toyota – pour y présenter ses six modèles.

BYD, le rival de Tesla

Le favori pour détrôner Tesla de son titre de champion du monde de la voiture électrique, c’est lui. Spécialiste des batteries reconverti en constructeur automobile, BYD avait fait sensation Porte de Versailles, en octobre, avec un stand géant pour présenter la gamme de modèles léchés qu’il destine à l’Europe, où il dispose déjà d’un partenariat de long terme avec le loueur Sixt pour au moins 100.000 véhicules.

La firme de Shenzhen, qui a passé un accord avec les concessions ByMyCar pour la commercialisation de ses modèles dans l’Hexagone, vient d’annoncer son arrivée en France avec cinq modèles : le SUV compact Atto 3, le SUV 7 places Tang, la berline Han et la citadine Dolphin. Un sixième, la berline Seal, arrivera en cours d’année pour concurrencer la Model 3 de Tesla. BYD cherche par ailleurs à installer une usine sur le Vieux Continent. La France, l’Allemagne et l’Espagne sont sur les rangs.

Polestar et Lynk & Co, les cousines de Volvo

Propriété de Geely depuis 2010, Volvo est un représentant d’envergure de l’offensive chinoise en Europe, via les marques soeurs Polestar et Lynk & Co. Avec la première, il commercialise via le web en France la berline 100 % électrique Polestar 2 et le SUV Polestar 3. Il annonce par ailleurs un SUV coupé, le Polestar 4, qui doit être disponible en 2024.

Avec son modèle hybride rechargeable baptisé « 01 », conçu en Suède et fabriqué en Chine, Lynk & Co fait de son côté le pari d’une offre de location ultra-flexible à 550 euros par mois mais personnalisable à l’extrême, avec la possibilité de sous louer son véhicule en autopartage – notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Fin 2022, elle revendiquait 28.000 véhicules dans sept pays d’Europe. En France, ses ventes passent exclusivement par le web à ce stade. Elle prévoit l’ouverture d’une antenne à Paris.

Seres, un petit « bébé-Tesla »

Propriété du deuxième constructeur chinois Dongfeng, Seres est arrivée sur le marché français en 2021 avec son SUV familial électrique Seres 3 et a présenté en octobre un SUV Premium Seres 5. L’entreprise fondée en 2016 en Californie, avec le concours du cofondateur de Tesla, Martin Eberhard, dénombre aujourd’hui une quarantaine de points de vente dans l’Hexagone, où ses modèles sont distribués par Eve France.

Ora et Wei, les noms originaux de Great Wall

Le constructeur de Baoding, dans le nord est de la Chine, s’est lui aussi fait remarquer au Mondial de Paris en octobre en présentant ses deux marques, Ora et Wei, avec lesquels il veut s’implanter en Europe et a passé un accord avec le groupe de distribution Emil Frey. La première mise sur une citadine ludique dénommée Funky Cat, un segment notamment occupé par la Fiat 500, tandis que la seconde commercialise un SUV Premium baptisé Coffee 01.

Déjà présente en Allemagne, Wei doit arriver en France au cours de cette année. La date d’entrée d’Ora dans l’Hexagone reste quant à elle incertaine. Great Wall Motors cherche par ailleurs à implanter une usine en Europe. L’Allemagne est en pôle pour l’accueillir, mais le groupe prospecte également en Hongrie et en République tchèque.

NIO, Aiways et Xpeng, les start-up frustrées

D’autres constructeurs chinois tentent de s’implanter en Europe mais peinent à trouver la bonne formule. C’est le cas de Aiways, qui s’est lancée sur le Vieux Continent avec ses SUV électriques U5 et U6. Selon Autoactu.com, il n’a vendu que 110 unités sur les quatre premiers mois de 2023, dont 60 en France. La marque est par ailleurs en grande difficulté en Chine et pourrait rapidement mettre la clé sous la porte.

Longtemps présentée, elle aussi, comme un « Tesla chinois », Nio s’est lancée en Norvège en 2021. L’incursion était présentée comme un « test », avant de s’implanter dans cinq autres pays européens. Mais la marque a depuis revu ses ambitions à la baisse. « Le monde a changé et l’environnement macroéconomique et géopolitique en Europe est plus difficile. Notre ambition d’être un acteur majeur en Europe reste intacte mais nous allons être plus patients que prévu », a déclaré aux « Echos » son président, Qin Lihong, en avril.

Xpeng a elle aussi fait le choix de se lancer dans le nord de l’Europe, avec des implantations en Norvège, en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas. Elle n’est pas encore disponible en France.



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