Pâtes, céréales… Le Maire annonce la baisse des prix de centaines de produits


Soixante-quinze industriels de l’agroalimentaire ont pris l’engagement auprès du gouvernement de baisser leurs prix sur de nombreux produits, a indiqué le ministre.






Par I.M. avec AFP


Bruno Le Maire a annonce la baisse des prix de centaines de produits alimentaires en juillet.
Bruno Le Maire a annoncé la baisse des prix de centaines de produits alimentaires en juillet.
© JOEL SAGET / AFP

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« Je dis aux Français que, dès le mois de juillet, sur un certain nombre de références et de produits, les prix baisseront », a déclaré Bruno Le Maire vendredi 9 juin sur BFMTV-RMC. Pâtes, céréales, volailles… Des centaines de produits alimentaires verront ainsi leur prix baisser en vertu d’un engagement pris auprès de Bercy par 75 grands industriels de l’agroalimentaire, a promis le ministre de l’Économie et des Finances.

Cet engagement intervient alors que le gouvernement fait pression depuis plusieurs semaines sur ces puissants groupes, tels Coca-Cola, L’Oréal, Mondelez ou Nestlé, pour qu’ils prennent leur part des efforts visant à juguler la flambée des prix alimentaires qui pénalise le portefeuille des ménages.

« Et nous le vérifierons et nous sanctionnerons ceux qui ne jouent pas le jeu » via des contrôles de la répression des fraudes (DGCCRF), a assuré Bruno Le Maire. « C’est ce à quoi se sont engagés les industriels » lors d’une réunion jeudi à Bercy, a-t-il ajouté, soulignant que cette initiative visait « plusieurs centaines de produits de consommation courante », dont la liste lui sera transmise « la semaine prochaine ».

Pâtes, volailles, huiles…

Parmi les produits concernés, Bruno Le Maire a cité les pâtes, les volailles, les céréales, les huiles ou encore l’alimentation animale, à savoir ceux dont « les prix sur les marchés de gros baissent ». Mais pas le lait, le bœuf ou le porc. « Quand les prix de gros baissent […], il faut parfois trois mois, quatre mois, cinq mois avant que le prix des produits concernés […] baisse également », a-t-il expliqué. Les industriels ont ainsi accepté « une indexation anticipée », sans laquelle la baisse des prix de gros n’aurait été répercutée que « vers septembre, octobre, voire un peu plus tard ».

La hausse des prix à la consommation a ralenti à 5,1 % en mai sur un an, mais celle des produits alimentaires a atteint 14,1 %.

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Plusieurs grands industriels de l’agroalimentaire se sont également engagés à rouvrir les négociations commerciales avec les supermarchés sur les contrats conclus pour 2023, selon le ministre. Il a précisé que, pour le moment, il y avait deux ou trois industriels qui négocient, alors qu’une quinzaine pourraient le faire : soit parce qu’ils ont déjà augmenté leurs tarifs de plus de 10 % lors des précédentes négociations annuelles (achevées le 1er mars), soit parce que certains coûts de production ont baissé de plus de 20 %. Le gouvernement avait de nouveau mis la pression cette semaine sur les industriels qui rechignaient à renégocier avec les distributeurs.

Bruno Le Maire avait ainsi agité la menace d’une publication, « avant la fin du mois de juin », du nom de ceux qui ne joueraient pas le jeu. « La possibilité reste sur la table », a-t-il assuré vendredi. « S’il y a un de ces 75 industriels de l’agroalimentaire, de ces grandes multinationales qui a des marges qui continuent de progresser […], ça veut dire qu’il ne joue pas le jeu de la lutte contre l’inflation. Donc son nom sera révélé au public », a-t-il averti.

Menace d’« une taxe sur les marges excessives »

Le ministre a également brandi la menace d’« une taxe sur les marges excessives de ces entreprises », dont le taux serait fixé par le Parlement. « Le taux de marge des entreprises de l’agroalimentaire a fortement progressé au cours des premiers mois de l’année 2023 et elles ont plus que rattrapé les pertes qu’elles avaient faites dans les deux années passées », a-t-il constaté. « Il y a une partie des marges que vous devez rendre au consommateur », a-t-il insisté à l’adresse de ces entreprises. « Vous le faites, tant mieux, et je pense que ce sera le cas. Vous ne le faites pas, nous le récupérerons par la voie fiscale. »

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De leur côté, les supermarchés vont prolonger jusqu’à la fin de l’année 2023 leur opération anti-inflation, par laquelle ils vendent une sélection de produits de leur choix au « prix le plus bas possible ».




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