Poutine se dit prêt à négocier la paix… sous conditions




« Sommes-nous prêts à négocier avec eux ? Nous n’avons jamais refusé », a affirmé, jeudi 5 septembre, Vladimir Poutine lors d’un forum économique à Vladivostok. « Si un souhait de négocier émerge (en Ukraine), nous ne refuserons pas », a expliqué le chef du Kremlin, assurant être ouvert à des pourparlers avec Kiev sur la base de ceux qui se sont tenus quelques mois après le début de l’offensive russe le 24 février 2022.

Vladimir Poutine fait référence à des documents « sur lesquels on s’était entendus et qui avaient été de facto paraphés à Istanbul ». Ces textes évoqués n’ont jamais été rendus publics tandis que la partie ukrainienne a toujours démenti tout accord. Moscou affirme qu’un compromis avait été paraphé, mais que les Occidentaux ont poussé Kiev à rejeter l’accord. L’Ukraine dément cette version des faits.

Un changement de position alors que Moscou jugeait encore incompatible il y a quelques jours de telles négociations de paix pendant l’offensive ukrainienne contre la région de Koursk, lancée en août et toujours en cours. En juin, Vladimir Poutine avait dit qu’il ne mettrait fin au conflit que si l’Ukraine renonçait à son ambition de rejoindre l’Otan et lui cédait les quatre régions ukrainiennes qu’il revendique, en sus de la péninsule de Crimée annexée. Des conditions qui ne sont rien de moins qu’une capitulation pour Kiev.

Le Donbass, « priorité numéro un » pour Moscou

Alors que les forces russes continuent de frapper les villes et les infrastructures énergétiques ukrainiennes à l’aide de drones et de missiles, elles progressent surtout dans le Donbass, à une vitesse jamais vue depuis octobre 2023. « L’objectif de l’ennemi (en attaquant la région russe de Koursk) était de nous rendre nerveux et agités pour redéployer nos troupes d’une zone à l’autre et stopper notre offensive dans des zones clés, en particulier dans le Donbass, dont la libération est notre priorité numéro un », a expliqué le chef d’État russe.

Une analyse de l’offensive partagée par plusieurs experts, mais qui tarde à porter ses fruits. Les forces ukrainiennes engagées dans l’oblast russe ne progressent plus et contrôlent 1 200 kilomètres carrés, au prix de la perte de matériels. Les forces russes « ont stabilisé la situation et ont commencé à expulser progressivement » l’armée ukrainienne, a même affirmé le président russe.

En Ukraine, des voix s’élèvent pour critiquer cette stratégie de front périphérique alors que les unités ukrainiennes dans le Donbass sont en manque d’hommes et d’armement. Plusieurs villes sont menacées d’encerclements, dont celle de Pokrovsk, important nœud ferroviaire et routier pour la logistique ukrainienne.

Cette poussée se fait cependant au prix de pertes terribles. Le ministère britannique de la Défense dans son dernier bulletin estime à 1 187 soldats russes tués ou blessés par jour durant le mois d’août. Un taux toujours au-dessus de 1 000 dans les premiers jours de septembre. Les offensives se font sans véhicules, par vagues successives d’infanteries qui profitent de positions ukrainiennes dégarnies ou des changements d’unités en première ligne mal coordonnée.




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