Quand Al Pacino fait le show en solo


Le 25 avril, l’acteur du « Parrain » et de « Scarface » se dévoilera pendant deux heures, sur la scène de Pleyel, à Paris. Confidences attendues.








Par Jean-Luc Wachthausen


Al Pacino, a New York en 2022, au festival de Tibreca, a l'occasion du cinquantieme anniversaire du Parrain de Francis Ford Coppola.
Al Pacino, à New York en 2022, au festival de Tibreca, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Parrain de Francis Ford Coppola.  
© ROY ROCHLIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

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Al Pacino fêtera ses 83 ans le 25 avril prochain. Un anniversaire qu’il célébrera sur la scène de la salle Pleyel à Paris. L’acteur y racontera sa vie, ses films, ses pièces de théâtre, en compagnie de Léa Salamé. Un tête-à-tête en anglais, sans traduction. Ce n’est pas la première fois qu’il se livre à ce genre d’autoportrait lors d’une rencontre exceptionnelle avec le public, dévoilant un peu plus sa personnalité et son travail de comédien.

En 2018 déjà, il avait fait le show deux soirs de suite au Théâtre de Paris et l’avait promis : « Je reviendrai. » Lors de cette première rencontre, il avait évoqué son enfance dans le Bronx, sa passion pour Shakespeare avec Richard III (il en a fait un passionnant film documentaire, Looking for Richard, disséquant toutes les nuances de son jeu), Jules César et Le Marchand de Venise. À ce goût pour les grands classiques se greffe celui pour des auteurs plus modernes comme Oscar Wilde, avec Salomé,et David Mamet, dont il a joué deux pièces à Broadway, Glengarry Glen Ross et China Doll.

Comment devient-on Al Pacino, après avoir fait ses débuts au théâtre et attiré l’attention avec un premier rôle dans Panique à Needle Park de Jerry Schatzberg en 1971 ? L’acteur de personnages cultes comme Serpico, Roy Cohn et Jimmy Hoffa, le Michael Corleone du Parrain et le Tony Montana de Scarface s’en explique, tout en cultivant le mystère et en multipliant les anecdotes. Ainsi, à propos de Star Wars, il avoue que son professeur et mentor Charles Laughton et lui-même n’avaient rien compris à l’histoire de George Lucas, préférant décliner et céder ainsi la place à Harrison Ford, dont il ajoute en plaisantant : « Il me doit sa carrière ! »

Les rôles qu’il a refusés

Parmi ses rencontres, celle de Francis Ford Coppola lors du tournage des Parrain 2 et 3 fut évidemment décisive, tout comme celle de Marlon Brando et de Robert De Niro, avec lequel il tournera dix ans plus tard Heat de Michael Mann. Avant le tournage du Parrain 2,on apprend qu’il avait demandé, via son avocat, à Coppola de changer quelques détails du script.

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Même après être passé à côté de quelques rôles majeurs dans des films auxquels il ne croyait pas, comme Apocalypse Now, Kramer contre Kramer,immortalisé par Dustin Hoffman, ou encore Les Moissons du ciel de Terrence Malick, il ne nourrit aucun regret. Suivant toujours ses intuitions, délaissant des films pas faits pour lui, Al Pacino a réussi à s’imposer à Hollywood et à remporter son premier oscar en 1982 pour Scent of A Woman, l’adaptation de Parfum de femme de Dino Risi, avec Vittorio Gassman.

Récemment, il jouait un producteur dans Once Upon A Time in Hollywood de Quentin Tarantino, et Jimmy Hoffa, le célèbre syndicaliste américain assassiné par la mafia, dans Irishman de Martin Scorsese, où il retrouve De Niro pour la quatrième fois. Des rôles auxquels il apporte une épaisseur humaine exceptionnelle, comme dans House of Gucci de Ridley Scott, dans lequel il joue Aldo, le frère de Maurizio Gucci, assassiné le 27 mars 1995.

Mardi soir, Al Pacino racontera sa vie sans nostalgie et livrera sans doute quelques projets, comme ce petit rôle dans Modigliani réalisé par Johnny Depp, qu’il évoque dans un entretien au Figaro.

« Une soirée avec Al Pacino », Salle Pleyel, mardi 25 avril.




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