Qu’est-ce que la fourmi de feu, une espèce qui gagne du terrain en Europe ?


Plusieurs nids de cette espèce, l’une des plus invasives au monde et dangereuses pour la biodiversité, ont été récemment découverte en Sicile.






Par Quentin Marchal pour Le Point


Plusieurs nids de fourmis de feu ont recemment ete decouverts en Sicile et suscitent l'inquietude de la communaute scientifique. (image d'illustration)
Plusieurs nids de fourmis de feu ont récemment été découverts en Sicile et suscitent l’inquiétude de la communauté scientifique. (image d’illustration)
© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Il s’agit de l’une des espèces les plus envahissantes au monde. Comme le décrypte Science&Vie, la Solenopsis invicta, plus communément appelée fourmi de feu, a été observée pour la première fois en Europe ces dernières semaines après que plusieurs nids ont été récemment découverts en Sicile (Italie). La communauté scientifique s’inquiète de sa prèsence sur le Vieux continent puisque cette espèce présente un réél danger pour la biodiversité.

« Dans les endroits où il [ce prédateur] s’installe, il provoque une diminution de la diversité des invertébrés et des petits vertébrés », explique le biologiste Mattia Menchetti. Par ailleurs, la fourmi de feu cause d’immenses dégâts sur les végétaux des cultures. Elle détériore différentes parties de la plante comme les tiges, les fleurs, les racines et les fruits. De plus, « lorsqu’elle envahit de nouveaux territoires, la diversité des animaux indigènes diminue considérablement », ajoute l’expert.

Originaire d’Amérique latine et déjà présente en Australie, aux États-Unis, en Chine, au Mexique et dans les Caraïbes, la Solenopsis invicta n’est pas mortelle mais ses piqûres peuvent être douloureuses pour l’homme. Son venin, qui est l’un des plus irritants au monde, cause des démangeaisons, voire un choc anaphylactique en cas de réaction allergique, précisent nos confrères.

Des coûts exorbitants pour les collectivités

La fourmi de feu présente également un coût pour les collectivités puiqu’elle est la cinquième espèce invasive la plus coûteuse à combattre. Et pour cause, « elle s’attaque aussi bien aux cultures, qu’aux équipements électriques et de communication », a précisé Mattia Menchetti. Et d’ajouter : « On estime qu’elle est la raison de la perte de 6 milliards d’euros aux États-Unis ».

D’après un rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publié la semaine dernière, les espèces envahissantes telles que la fourmi de feu coûtent au moins 423 milliards de dollars chaque année, tant elles provoquent des extinctions de plantes et d’animaux et menacent la sécurité alimentaire.




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