RATP : les chauffeurs de bus travailleront plus


Publié le 6 janv. 2023 à 16:42

Travailler plus pour gagner plus : deux syndicats représentatifs de la RATP ont accepté pour les salariés du bus et tramway parisien la proposition formulée dès son arrivée par Jean Castex. En se gardant de citer la formule célèbre, l’ex-Premier ministre a substantiellement majoré la deuxième partie de cet accord « donnant-donnant ». Grâce à la signature de FO et de l’UNSA, majoritaires à eux deux, les 18.000 salariés concernés (sur un total de 45.000 au sein de l’Epic) vont travailler à de nouvelles conditions, dès ce 1er janvier. Objectif ? : gagner en productivité, dans la perspective de l’ouverture à la concurrence du réseau de bus historique de Paris et petite couronne.

Le précédent accord qui avait été proposé au printemps par l’ex-PDG Catherine Guillouard, et rejeté par l’ensemble des syndicats , proposait comme l’actuel un relèvement du temps de travail des machinistes de 120 heures par an, notamment par la réduction des jours de repos de 121 à 115 jours annuels, par paliers sur deux ans. De même, au moment où les clients constatent tous les jours une dégradation du service quotidien sur le « réseau de surface », la direction cherche à muscler les pointes du matin et du soir, en augmentant le travail « en deux fois », avec une grande pause en milieu de journée. Ce qui suppose d’accroître « l’amplitude horaire » maximale de 11 à 13 heures.

Lêcher du lest sur les salaires

Mais là où le nouvel accord est plus généreux, c’est sur le volet financier. En échange d’un temps de travail accru de 40 minutes en moyenne, donc porté à 7h22 par jour avec les pauses, les agents recevront une augmentation salariale de 372 euros bruts mensuels, alors que l’accord antérieur plafonnait cette majoration de 216 euros par mois. Soit au final pour les chauffeurs et mécaniciens du bus, largement plus sur l’année que l’équivalent d’un 14e mois. A cela s’ajoute l’augmentation de 20 % d’une prime de qualification-pénibilité, portée à 70 euros par mois.

Depuis le printemps dernier, la direction de la Régie comprenait mal les rebuffades des syndicats sur cet accord , estimant que ces derniers avaient un peu rapidement négligé les besoins des agents en pouvoir d’achat, en fermant d’emblée la porte à un 14e mois en pleine période d’inflation. Résignée, la RATP avait été contrainte d’appliquer de manière unilatérale le maximum légal, soit 20 heures de travail annuel supplémentaire contre 372 euros brut sur toute l’année. Mais elle comptait sur une évolution des esprits en interne, en insistant sur le fait que « sa porte restait ouverte » à la signature.

Progressif retour à la normale

Autre volet plus important pour les porteurs du passe Navigo, lequel a fortement augmenté au 1er janvier : les fréquences et la qualité de service. Au dernier pointage, la RATP assure réaliser 85 % de son planning théorique en moyenne, contre 75 % à la rentrée. Vendredi prochain, les deux grands opérateurs Transilien SNCF et RATP, devront expliquer à leur autorité organisatrice IDFM (qui finance toutes les opérations) comment ils entendent se rapprocher au plus vite des opérations nominales, soit 100 %.

Pour les bus RATP, l’une des réponses émerge : les sous-effectifs, patents cet été , commencent se résorber. Après avoir multiplié les initiatives, la Régie a finalement réussi à recruter 1.500 candidats conducteurs en 2022, et se donne un objectif du même ordre en 2023, pour régler ses problèmes d’absentéisme.



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