Réforme des retraites : la CGT Mines-Énergie se mobilise dans l’ombre


Coupures volontaires, gratuité pour certains clients, nouvelles baisses de production… La CGT prévient qu’elle ne s’interdira rien « jusqu’au retrait » du projet.






Source AFP


Le syndicat promet de couper le courant des milliardaires.
Le syndicat promet de couper le courant des milliardaires.
© MAGALI COHEN / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La CGT Mines-Énergie entend bien monter en puissance avant de nouveaux « temps forts » interprofessionnels et avant la prochaine journée nationale d’action contre la réforme des retraites du 31 janvier. En interne, les équipes s’organisent déjà et l’organisation syndicale prévient qu’elle ne s’interdira rien « jusqu’au retrait » du projet. La mobilisation de ses troupes pourra ainsi se traduire par des coupures volontaires, la gratuité pour certains clients ou de nouvelles baisses de production.

Aussi, dès le départ, il en avait été question : des opérations de « gratuité » se précisent, comme à Marseille, où le syndicat entend réduire la facture de commerçants dont les notes d’électricité montent, comme les boulangers. « On a la capacité technique de faire baisser les factures d’énergie des boulangers, sans mettre en danger les biens ni les personnes », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Renaud Henry, secrétaire général de la CGT Énergie Marseille.

Sans vouloir préciser comment sera effectuée cette opération « complètement illégale », il indique qu’elle pourrait faire baisser de moitié leur facture. « Ça a dû commencer, on a lancé l’appel la semaine dernière », ajoute Renaud Henry, pas encore en mesure de préciser le nombre de boulangers concernés et le nombre d’agents impliqués.

De nombreuses pistes d’actions

« Il y a beaucoup de réflexions autour d’actions positives de gratuité, comme à Marseille », a indiqué Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT. « Tarifs réduits (forçage du passage en heures creuses), suppression du comptage de la consommation… mais aussi rétablissement de tous ceux qui sont coupés malgré la trêve hivernale », a indiqué Fabrice Coudour. Certaines de ces actions « Robins des bois » pourraient concerner des écoles et des hôpitaux dans la semaine, a-t-il indiqué, même si, à ce stade, il n’y avait encore rien de concret.

À côté de ces actions, des coupures ciblées, et tout aussi illégales, pourraient de nouveau avoir lieu dans les prochains jours, après celles qui ont touché la semaine dernière entre autres une députée Renaissance du Lot, le centre-ville de Montpellier, et les villes de Massy, dans l’Essonne, et de Chaumont, en Haute-Marne. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a évoqué dimanche la possibilité de couper le courant à des milliardaires, comme Vincent Bolloré.

« On ne s’attaquera pas à l’intégrité des personnes », a assuré Fabrice Coudour : « Le gouvernement nous dit qu’il faut faire de la sobriété énergétique pour les bâtiments non essentiels. Pour nous, ceux qui n’écoutent pas la colère des travailleurs, on peut les considérer comme des bâtiments non essentiels. »

Concernant les centrales nucléaires, au moins trois d’entre elles ont appelé à une reconduction de la grève et pourraient procéder à de nouvelles baisses de production, à Civaux, dans la Vienne, Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, et Paluel, en Seine-Maritime, mais « quasiment toutes s’organisent pour qu’il y ait a minima une heure de débrayage par jour », selon Fabrice Coudour.




Lien des sources