Retraites : la mobilisation en net repli, sans incident majeur


Après Albi, Clermont-Ferrand. C’est dans la capitale historique de l’Auvergne que Philippe Martinez a défilé pour la dernière fois comme secrétaire général de la CGT, en prenant soin encore une fois de s’afficher au côté de celle qu’il souhaite voir lui succéder : Marie Buisson. Le millier de militants réunis pour le congrès de la CGT toute la semaine étaient venus grossir les rangs du cortège clermontois. Un défilé qui aura réuni 11.000 manifestants selon la police (40.000 selon les syndicats).

Après la flambée de violence de jeudi dernier, la dixième journée de mobilisation ce mardi avait fait craindre de nouveaux incidents, amenant le ministère de l’Intérieur à déployer les grands moyens . Hormis quelques heurts, à Rennes, Nantes ou Toulouse et à Paris, souvent en fin de cortèges, il n’en a finalement rien été. Cette accalmie tient peut-être à la nette baisse de la mobilisation, tenir dans la durée s’avérant de plus en plus difficile financièrement pour les intéressés.

Eboueurs : grève suspendue à Paris

Sur toute la France, 740.000 personnes ont battu le pavé, selon la police, là où la CGT en a revendiqué 2 millions, contre près de 1,1 million et 3,5 millions respectivement lors de la journée précédente, dopée par le recours au 49.3 et l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron.

Bien qu’encore très forte, la mobilisation était aussi en baisse à Paris (93.000 et 450.000) où les éboueurs ont annoncé la suspension de leur grève . De manière surprenante, les commerces n’avaient pas baissé rideau en début de cortège alors que les forces de l’ordre se tenaient à distance, le tout dans une ambiance calme et la présence d’un contingent d’étudiants. Mais sans la grande vague de jeunes redoutée par l’exécutif.

Ce repli s’est retrouvé dans les chiffres de grévistes dans la fonction publique d’Etat, territoriale ou hospitalière, en repli de 40 à 60 % à mi-journée. Les perturbations étaient aussi moindres à la SNCF ou à la RATP. Les mobilisations variant d’une journée à l’autre, cela ne signifie pas pour autant que l’opposition de l’opinion publique à la réforme cède la place à la résignation.

Sur le terrain ça tient malgré la fatigue. La détermination est intacte

Laurent Lescure Unsa

« Cela reste un mouvement extrêmement fort », a estimé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, en début de cortège parisien. « Sur le terrain ça tient malgré la fatigue. La détermination est intacte », a ajouté Laurent Lescure pour l’Unsa.

Très remontés après la fin de non-recevoir en quasi-temps réel du gouvernement à leur proposition de médiation , les leaders syndicaux se sont retrouvés, comme de coutume depuis le début du mouvement le 19 janvier, en intersyndicale, dans les locaux de Solidaires cette fois-ci. La suite à donner à ce qu’ils ont présenté comme un signe d’apaisement a figuré au menu de la rencontre, avec toujours la volonté de formuler une proposition écrite à Emmanuel Macron d’ici à la fin de la semaine.

En attendant, une onzième journée de mobilisation a été décidée, avec un intervalle un peu plus espacé. Ce sera le 6 avril, jeudi de la semaine prochaine, avant le week-end de Pâques. Les syndicats comptent aussi sur la saisie du Conseil constitutionnel, qui pourrait rendre dès la fin de la semaine prochaine ou au début de la suivante, et sur un référendum d’initiative partagée (RIP) pour tenter de bloquer la réforme, a rappelé la secrétaire nationale de la CFE-CGC en charge de la protection sociale, Christelle Thieffinne.



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