Retraites : les syndicats de la RATP temporisent sur un durcissement du mouvement


Publié le 25 janv. 2023 à 18:44

Pas de durcissement du mouvement à ce stade à la RATP. Alors qu’à la SNCF, la proposition d’une grève reconductible est déjà sur la table pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites, l’intersyndicale de la régie parisienne, réunie mercredi matin, a adopté une position d’attente.

« Nous réaffirmons ce jour dans l’unité notre hostilité à la réforme des retraites voulue par l’exécutif et en exigeons le retrait », ont martelé dans un communiqué commun la CGT, Force ouvrière, l’Unsa et la CFE-CGC. Pour le reste, ils ont décidé de ne rien décider avant la prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle, mardi prochain.

Déterminées à « construire un mouvement d’ampleur », les quatre organisations ont ainsi appelé « tous les agents de l’entreprise à exprimer leur refus contre (ce texte) en participant à la grève et à la manifestation du 31 janvier ». Un éventuel durcissement de la mobilisation attendra donc le 1er février, date à laquelle l’intersyndicale se réunira à nouveau « pour convenir des suites à donner ».

Mobilisation fluctuante

Le ton est – pour l’instant – moins offensif que celui employé mardi, au sein de la SNCF, par la CGT Cheminots et SUD-Rail. Dans un communiqué commun, les deux organisations, respectivement première et troisième plus représentative au sein de l’entreprise, ont d’abord appelé à « deux jours consécutifs de grève les 7 et 8 février ». Mais elles ont aussi et surtout ouvert la porte à un mouvement reconductible à compter de « mi-février », pour le début des congés d’hiver en région Île-de-France. Une position non suivie à ce stade par l’Unsa ferroviaire et la CFDT Cheminots, qui ne veulent rien planifier au-delà de la mobilisation du 31 janvier.

Jusqu’ici, l’ampleur de la mobilisation a été fluctuante. Si elle s’est avérée massive lors de la journée interprofessionnelle du 19 janvier et promet de l’être mardi prochain, les autres initiatives lancées entre-temps ont capoté. A la SNCF, le préavis posé pour ce jeudi n’a pas été suivi.

Un effet Castex à la RATP ?

Au sein de la RATP, le climat social est par ailleurs bien moins explosif qu’il y a quelques semaines. Depuis son arrivée à la tête de la régie, fin novembre, Jean Castex n’a cessé de donner des gages de bonne volonté aux organisations syndicales, qu’il avait rencontrées dans la foulée de sa prise de fonctions.

L’ex-Premier ministre a ainsi obtenu la signature remarquée de FO, de la CGT et de l’Unsa à l’issue des négociations annuelles obligatoires, avec une augmentation de salaires de 105 euros nets par mois à la clef pour tous les agents. Les discussions sur le rallongement du temps de travail des chauffeurs de bus en échange d’un bonus, pour résoudre en partie la pénurie de main-d’oeuvre, ont, elles aussi, trouvé une issue favorable début janvier. La grève avait d’ailleurs été peu suivie chez les conducteurs de bus le 19 janvier.

Enfin mardi soir, lors de ses voeux, l’ancien maire de Prades n’a pas manqué de souligner qu’il ne fallait « pas prendre à la légère […] les inquiétudes » des salariés sur les sujets en souffrance au sein de la régie, à commencer par l’ouverture à la concurrence, appelant « toutes les parties prenantes » à y « apporter des réponses rapides », semblant tancer, en creux, les plans d’un exécutif dont il a quitté la tête au printemps dernier. De quoi là encore calmer la tension dans l’entreprise, et inciter une partie des syndicats à ne pas s’engager dans un conflit très dur sur les retraites, comme en 2019-2020.

F. M.



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