Safran négocie avec Raytheon sa plus grosse acquisition depuis cinq ans


Le groupe Safran a confirmé être en pourparlers avec le géant américain de la défense et de l’aérospatial Raytheon pour acquérir une branche de Raytheon Technologies Corp, spécialisée entre autres dans la fabrication de commandes de vols. L’information a été dévoilée par Bloomberg, qui évoque des discussions dans leur phase « finale » pour cette acquisition, qui pourrait s’élever autour d’un milliard de dollars.

« A la suite d’informations de presse, Safran confirme être en discussion pour l’acquisition potentielle de certaines activités de commandes de vol et d’actionnement (ATA 27) de Raytheon Technologies, dans le cadre d’un processus compétitif. A ce stade, il n’est pas possible d’évaluer la possibilité d’aboutissement de ces discussions, ni de préciser les termes d’un éventuel accord », déclare Safran.

Rationaliser les divisions

En janvier dernier, Bloomberg avait rapporté la volonté de Raytheon de vendre cette unité de systèmes d’actionnement électromécaniques, basée à Arlington en Virginie, héritée du vaste portefeuille d’activités d’United Technologies. Le spécialiste des missiles, fabricant du célèbre système de défense anti-missile Patriot, a fusionné avec United Technologies en 2020. Raytheon comprend donc désormais Pratt & Whitney, Collins Aerospace et un vaste portefeuille de défense couvrant les missiles, les systèmes spatiaux et les produits de renseignement.

Ce géant (174.000 employés dans le monde) a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 67,1 milliards de dollars et a annoncé son intention de mettre en ordre son portefeuille d’activités pour rationnaliser ses services autour de quatre divisions : Collins Aerospace (aéronautique civile), Pratt & Whitney (motorisation) Raytheon Intelligence & Space and Raytheon Missiles & Defense dans l’espace et la défense.

Safran (19 milliards d’euros de chiffre d’affaires) fait aussi le tri dans ses activités mais à une échelle bien plus modeste. Le groupe a cédé l’an dernier pour 400 millions d’euros d’activités et réalisé pour 650 millions d’acquisitions, notamment dans le secteur spatial et dans des compétences liées aux développements électriques de l’aviation.

L’activité de commandes de vols et de pilotage qui intéresse Safran, a appartenu à Rockwell Collins puis à United Technologies, avant d’entrer dans la division Raytheon Technologies. Pour Safran, une telle acquisition serait la plus grosse transaction depuis son accord de 2017 pour acheter le fournisseur de sièges d’avion Zodiac Aerospace SA pour près de 9 milliards d’euros. Selon Bloomberg, Safran serait en concurrence avec plusieurs fonds de capital-investissement et la partie n’est pas achevée, même si le Français semble bien placé.



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