un jeune Afghan soupçonné d’un projet d’« action violente » mis en examen et écroué




Il aurait « fomenté » un « projet d’action violente » dans un stade de football ou un centre commercial : un Afghan de 22 ans, acquis à l’idéologie de l’État islamique, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), a été mis en examen samedi 12 octobre à Paris, avant d’être écroué.

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Son interpellation, intervenue mardi en Haute-Garonne, a des « liens » avec l’arrestation d’un Afghan vivant aux États-Unis inculpé mercredi de projet d’attentat le jour de l’élection américaine en novembre, selon le Pnat, confirmant une source proche du dossier interrogée par l’Agence France-Presse.

Selon une source proche du dossier, les deux hommes sont frères, ce que le Pnat n’a pas confirmé. Cet Afghan de 27 ans, résidant dans l’Oklahoma (Sud), était en contact sur la messagerie Telegram avec une personne identifiée par le FBI comme un recruteur de l’EI, selon les autorités judiciaires américaines.

Deux autres hommes interpellés

Selon la source proche du dossier, au cours de leurs investigations, les autorités américaines ont transmis un renseignement aux autorités françaises, déclenchant l’ouverture d’une enquête à Paris et menant à trois interpellations. Mardi matin, trois hommes, âgés de 20 à 31 ans, ont ainsi été interpellés à Toulouse et à Fronton par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), appuyés par le Raid, l’unité d’intervention de la police, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 27 septembre pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes ».

« Les investigations réalisées ont mis en évidence l’existence d’un projet d’action violente visant des personnes dans un stade de football ou un centre commercial fomenté par l’un d’entre eux, âgé de 22 ans, de nationalité afghane et titulaire d’une carte de résident, dont plusieurs éléments établissent par ailleurs la radicalisation et l’adhésion à l’idéologie de l’État islamique », a indiqué samedi à l’AFP le Pnat. Son avocat, Me Emanuel de Dinechin, n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade.

Conformément aux réquisitions du Pnat, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste par un juge d’instruction, puis placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, assisté d’une interprète, et qui a statué à huis clos. Le ministère public a demandé que l’audience ne soit pas publique, « pour préserver sa présomption d’innocence » et permettre « un début serein des investigations ».

Un projet encore vague

Selon une source proche du dossier, ce jeune homme est garagiste, est issu de la communauté tadjik d’Afghanistan, ses parents sont décédés, et son projet, dont il aurait parlé sur Telegram, restait assez vague et peu abouti. Selon une autre source proche de l’enquête, il vit en France depuis environ trois ans. Les deux autres hommes, dont l’un est son frère, ont été libérés à l’issue de leur garde à vue.

Les dernières interpellations pour un projet d’action violente en France remontent à fin juillet. Deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et originaires de Gironde, avaient été mis en examen le 27 juillet, soupçonnés d’avoir créé un groupe sur les réseaux sociaux « destiné à recruter » des personnes « motivées [pour] perpétrer une action violente » pendant les Jeux olympiques. Au total, trois attentats ont été déjoués pendant la période des JO, selon les autorités. Outre les deux jeunes de Gironde, l’un des projets visait des établissements, notamment des bars, autour du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne, et l’autre émanait d’un groupe qui avait planifié des attaques contre des institutions et des représentants d’Israël à Paris.

Une hausse des procédures concernant la menace djihadiste

Cinq personnes ont été mises en examen, dont un adolescent mineur, dans ces affaires. La « menace djihadiste représente 80 % des procédures » diligentées par le Pnat, a rappelé mi-septembre le procureur antiterroriste Olivier Christen. « Au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures » de ce type que sur la même période en 2023, a-t-il ajouté. Cet accroissement s’explique d’après lui par le « contexte géopolitique », mais aussi par « la reconfiguration notamment en Afghanistan » du groupe État islamique.

En septembre, deux attaques du groupe État islamique au Khorassan (EI-K), la branche régionale de l’EI en Afghanistan, ont tué une vingtaine de personnes dans ce pays. L’attaque la plus meurtrière de l’EI-K avait fait 145 morts en mars dans une salle de concert à Moscou.




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