une clinique touchée par des tirs de missiles russes à Dniepr




Nouvelle salve de tirs, en Ukraine. À Dniepr, des tirs de missiles russes ont touché une clinique, faisant au moins deux morts. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé cet acte, le qualifiant de « crime contre l’humanité ».

De son côté, la Russie a annoncé avoir subi des bombardements ukrainiens sur la région russe frontalière de Belgorod, pour la cinquième journée d’affilée. Cette région avait déjà été visée en début de semaine au cours d’une incursion de combattants armés venus d’Ukraine, ainsi qu’une frappe de drones à Krasnodar, à 200 kilomètres de la Crimée.

« Il y a 23 blessés à Dniepr », a indiqué le gouverneur Serguiï Lyssak, précisant que deux hommes avaient également été tués. Le président ukrainien a publié des images sur lesquelles on peut voir des bâtiments fortement endommagés et surmontés de panaches de fumée noire. D’autres vidéos montrent des sauveteurs aidant des personnes, le visage en sang, à s’échapper de la clinique à travers des couloirs pleins de décombres.

À LIRE AUSSI« Pour éviter d’autres Boutcha, nous devons retourner à la table des négociations »

« Une nouvelle attaque de missiles russes, un nouveau crime contre l’humanité », a dénoncé Volodymyr Zelensky. Selon la première dame, Olena Zelenska, il s’agissait d’une clinique de soins psychiatriques. Selon le gouverneur Serguiï Lyssak, sa région a été « massivement attaquée » pendant la nuit « avec des missiles et des drones ».

L’Ukraine contre-attaque

La municipalité de Kiev a, elle aussi, rapporté au cours de la nuit la 13e attaque aérienne russe sur la capitale depuis début mai, avec cette fois-ci des missiles de croisière lancés par des bombardiers stratégiques Tu-95MS depuis la région de la mer Caspienne. « Selon des informations préliminaires, toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites », a-t-elle ajouté.

Sur l’ensemble du territoire, l’état-major ukrainien a fait état de 55 attaques aériennes russes, dont l’un a notamment endommagé un barrage dans la région orientale de Donetsk, faisant courir « un grand danger d’inondation » de la zone.

L’armée russe a confirmé avoir mené des frappes nocturnes sur l’Ukraine, assurant avoir visé des « sites de stockage de munitions » et avoir « touché tous les sites désignés ».

Moscou a aussi fait état de bombardements ukrainiens sur une région russe frontalière, pour la cinquième journée d’affilée. La région de Belgorod a ainsi subi des dizaines de tirs d’artillerie lors des dernières 24 heures, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov, ce qui a entraîné des dégâts matériels sans faire de victimes. Ces tirs ont notamment visé le village de Kozinka, dans le district de Graïvoron, où avait eu lieu en début de semaine une incursion de combattants armés venus d’Ukraine. Le village a été touché par 132 obus, selon le gouverneur.

Le district Belgorodski, qui entoure la capitale régionale Belgorod, a été frappé par 14 tirs, notamment de drones, dont l’un a lâché une bombe sur un bâtiment administratif, endommageant sa toiture et faisant exploser les vitres.

À Krasnodar, ville de plus de 1 million d’habitants dans le sud de la Russie, des bâtiments ont été endommagés par la frappe de deux drones, qui n’ont pas fait de victimes.

Des armes nucléaires tactiques en Biélorussie

Ces bombardements se déroulent alors que l’Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive d’ampleur destinée à repousser les troupes russes, après avoir reçu de multiples livraisons d’armes occidentales.

Dans ce contexte, la diplomatie russe a « vivement protesté » auprès de l’ambassade des États-Unis contre des « déclarations inacceptables » du conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, qu’elle a accusé d’« approuver » les frappes ukrainiennes contre le territoire russe.

À LIRE AUSSILes nombreuses copies du canon Caesar

Lundi, deux groupes armés combattant pour l’Ukraine et se disant russes ont attaqué la région frontalière de Belgorod, la plus grave incursion de ce type depuis le début de la guerre. Si l’armée russe a assuré avoir tué près de 70 « terroristes ukrainiens » à l’aide de l’artillerie et de l’aviation, les deux groupes, dont des membres sont liés à l’extrême droite russe, n’ont fait état que de deux morts et dix blessés dans leurs rangs.

Autre source de tensions, la Biélorussie, alliée de Moscou, a affirmé jeudi soir que la Russie avait commencé à déployer des armes nucléaires sur son territoire, conformément à une annonce faite en mars par Vladimir Poutine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas confirmé ces informations vendredi, se contentant de souligner que la Biélorussie « est confrontée à des attitudes inamicales, voire hostiles, de la part de pays voisins ». « Il faut donc continuer à développer et à renforcer nos relations avec nos alliés […], y compris dans le domaine militaire », a-t-il ajouté.




Lien des sources